Alors là, je m’y attendais pas du tout ! D’après mon challenge #LaListeÀPapa (qui comptait dix livres initialement, puis treize et ça continue d’augmenter. Au rythme où ça va, on sera à 46 bouquins d’ici la fin de l’année), c’était au tour de Parfaite de passer sur mon grill. J’vais donc le chercher à la médiathèque et je découvre deux choses. Premièrement, ce n’est pas un one shot donc je ne suis plus à 5/13 du challenge accomplie mais 5/16. Deuxièmement… purée, c’est la série You sur Netflix !!
Je n’ai qu’une chose à dire : ça m’apprendra à lire les livres de ma liste d’envies sept ans après les avoir ajoutés dans la dite liste. Entre temps, y’a quatre saisons qui sont sorties sur Netflix et, moi, éternelle retardataire, c’est maintenant que je me penche dessus. J’aime pas lire les livres après avoir vu l’adaptation. Heureusement, j’avais regardé la saison 1 de You y’a quelques années maintenant donc c’était assez lointain dans mon esprit (même si je connaissais déjà toute l’histoire) 😩
Bon, entre les deux paragraphes ci-dessus écrits y’a quelques jours et maintenant, je me suis refait toute la saison 1 sur Netflix, j’ai pas pu m’empêcher ! Je sais, c’est une erreur de débutant car je sens déjà que les deux versions commencent à se confondre dans mon esprit et j’savais que c’était ce qui aillait arriver mais j’ai décidé de prendre le risque car j’aime la difficulté. Eh bah génial, maintenant je ne sais pas par où commencer ! Pour le moment, je vais faire abstraction de l’adaptation sinon je n’arriverais pas à écrire cette chronique.
En commençant Parfaite, je me dis tout de suite deux choses : premièrement, y’a trop de références à des titres de livres, de films, d’auteurs et de réalisateurs que je ne connaissais pas vraiment, j’avais le sentiment d’être sous culturée, trop la honte 😔 Deuxièmement, j’accorde à peine la moyenne à la traductrice. You est une série récente alors pourquoi la traduction est aussi datée ? « L’internet »… est-ce qu’on est au début des années 2000 ? Parfois, j’ai même trouvé que les phrases étaient tournées bizarrement. Les éditions Pocket, va falloir penser à actualiser un peu l’anglais, hein.
Cela étant dit, ce qui m’a le plus surpris, c’est les grossièretés du récit. Je ne me souvenais pas que Joe ait été aussi injurieux dans la série télé (et j’confirme donc qu’il ne l’est pas autant vu que je l’ai reregardé), j’avais même le souvenir d’un homme plutôt charmant en apparence. Dans le livre, on apprend à le connaître sous toutes ses coutures. La série Netflix a embelli les personnages, autant Joe que Beck, mais ces derniers ne peuvent pas se cacher entre les lignes du bouquin. J’vais le formuler de la manière la plus claire et directe : Joe est obsédée non pas par Beck, mais par la chatte de Beck, mot pour mot. J’ai mis des extrait plus bas pour que vous voyez par vous-même ⬇️ Sur Netflix, Joe paraît être un romantique ; dans le livre, ce n’est pas vraiment le cas. Pour lui, toutes les femmes sont des putes, même Beck, mais elle, elle a un truc en plus, et il en est obsédé. Il n’a qu’un seul ultime objectif : coucher avec l’obsession. Il y parvient enfin à un peu plus de la moitié du livre. Est-ce que ces huit misérables secondes en valaient vraiment la peine, Joe ?
De mon côté, je ne regrette pas les secondes passées sur ce bouquin. Les situations sont bien rythmées et je me suis intéressée à ma lecture et aux protagonistes, surtout Joe.
Joe, Joe, Joe, en plus d’insulter les femmes, fallait m’insulter moi personnellement (oui, personnellement) À DEUX REPRISES ??
« Les femmes qui courent seules sont stupides. C’est dangereux et tout le monde le sait. »
Moi, j’adooore courir seule ! et non, ce n’est pas dangereux et non, je ne suis pas stupide ! Je cours régulièrement seule en forêt depuis que j’ai treize ans et il ne m’est jamais rien arrivé. J’en ai marre que tout le monde dise que c’est bizarre 😭
J’y suis allée le lendemain même de ma lecture et voici une petite photo de ma session running ➡️

Quand je suis tombée sur la deuxième insulte, j’étais totalement morte :
« – putain, je ne suis pas un de ces crétins qui achètent leurs écharpes chez Urban Outfitters et donnent des notes aux films sur leur blog. »
Je n’achète pas mes écharpes chez Urban Outfitters mais je donne des notes à mes livres sur mon blog !! Pourquoi l’autrice a écrit ça alors qu’elle sait très bien que pleins de reviewers vont noter son livre sur internet ? J’ai trouvé que c’était archi drôle et en même temps je me suis trop sentie visée, c’est comme si elle m’avait insulté de bobo islamogauchiste prétentieuse (j’assemble juste des mots pour créer une insulte) 😭 😂 Maintenant, faut se demander qui sont les pires entre les blogger qui notent des livres et ceux qui notent des films/séries. Je pense que ceux qui notent des films/séries sont plus ringards (mais continuez de noter, hein, moi j’adore lire des analyses de films et séries que je viens de regarder !)
Pour la seconde moitié du bouquin, on développe un peu plus les parts d’ombre de Beck. Joe nous parle de sa dulcinée depuis le début mais finalement, on ne sait pas grand-chose de ce qu’elle est, c’est plutôt lui qu’on découvre à travers l’obsession qu’il lui voue. Apparaît alors le “docteur“ Nicky, psychologue pas très professionnel, qui par sa présence va faire la lumière sur certains points qu’on avait pas encore bien calculés. C’est à ce moment que je remarque pleinement que Beck est loin d’être une gentille fille. C’est une croqueuse d’homme et une manipulatrice. Bien sûr, c’est elle la victime de l’histoire mais j’ai aimé que l’autrice en fasse une victime avec une part sombre. Pas de bol car cette fois-ci, elle est tombée sur un fou. Quand elle dit à Nicky que Joe « a si peu de qualités » et que finalement, ça l’a fait plus chier qu’autre chose de rester avec lui, pourquoi ne le quitte-t-elle pas ? C’est vrai qu’il ne lui apporte rien, il n’est ni riche ni influent, tout ce qu’elle n’aime pas. Elle l’a sous-estimé et méprisé alors qu’il était mille fois plus fort qu’elle au jeu des manipulations. Tel est pris qui croyait prendre.
Du reste, Joe aurait pu ne pas se faire prendre du tout s’il avait caché la boîte au sous-sol de chez Mooney. Il cache bien les captifs et les cadavres là-bas, non ? Alors une boîte remplie de pièces à conviction accablantes aurait plutôt eu sa place dans ce décor sinistre que chez lui. Joe semblait si prévoyant et calculateur, ça m’a paru un peu simple qu’il se fasse démasquer aussi grossièrement.
Enfin, quand Beck entrevoit une dernière porte de sortie avant de se faire potentiellement hacher toute cru par Joe, pourquoi n’écrit-elle pas sur un papier “à l’aide, je suis enfermée au sous-sol“ au lieu de se battre avec lui, qui, par définition, est plus fort qu’elle ? Je n’ose pas imaginer la panique qu’on doit ressentir dans cette situation. Dommage, le manque de lucidité lui aura coûté la vie.
Pour ma part, le dénouement de ce premier tome avec la découverte de la boîte et ce qui s’en suit m’aura moins emballé que le reste du livre car je trouve la fin trop convenue. Je formule aussi un reproche sur le fait qu’il y ait trop de cul. Je sais que Joe est un obsédé donc ça fait partie du personnage d’insister sur ça mais ce serait bien que ça prenne moins de place dans la suite. Que dire de Beck ? Pauvre fille pas très talentueuse, qui se rêvait autrice mais qui a eu la malchance de tomber, non pas sur plus méchant qu’elle, mais carrément sur un psychopathe à qui on l’a fait pas.
Dernières remarques sur l’adaptation Netflix :
- Je trouve que la série a eu raison de créer l’intrigue autour de Paco car ça facilite largement l’introduction de certains éléments de l’histoire qu’il aurait été difficile de mettre en scène si on avait suivi le bouquin à la lettre. Le problème, c’est que ça a eu comme conséquence d’humaniser Joe en créant un parallèle entre lui et Paco alors que Joe est beaucoup plus méchant que ça.
- La série Netflix donne l’impression que Beck est intéressée par Joe alors que c’est pas vraiment le cas dans le livre. Elle est au mieux opportuniste, au pire plutôt indifférente à lui.
- Le livre est plus réaliste que la série avec des péripéties moins exceptionnelles. Quand je l’ai revisionné, j’me suis dit qu’il y avait pas mal de détails qu’on abandonnait dans un coin en espérant que le spectateur n’y ferait pas attention (et j’me suis dit la même chose pour le livre après coup). Moi, j’viens tout juste de lire le livre donc ça me sautait au yeux.
- J’avais aucune idée de qui était Blythe dans le livre, je voyais son nom parfois apparaitre dans le récit mais c’était un perso tellement effacé que je n’ai pas pu la retenir. L’adaptation m’a rafraîchi la mémoire à son sujet alors merci Netflix.
- Candace est mentionnée une ou deux fois rapidement dans le livre alors que dans l’adaptation, elle est un élément déclencheur. Sur ça, j’ai préféré la version du livre.
J’imagine maintenant que c’est direction la Californie pour Joe. J’ai bien envie de lire la suite. Parfaite est un bon thriller qui a maintenu mon attention jusqu’à la fin et cela en sachant que je connaissais déjà l’histoire. Belle performance.
NB n°1 : Non, en fait, les pires bloggers sont ceux qui notent des livres ET des films/séries sur leur blog. Ça, c’est du ringard au carré ! Et c’est soit l’un soit l’autre, on ne peut pas être bon dans les deux à la fois, c’est pas moi qui fait les règles 🤷🏻♀️
NB n°2 : Plus que courir en forêt, j’adore les pistes bien reculées et isolées du monde civilisé comme dans ces stories que j’ai retrouvées dans mes archives. Sans doute dois-je avoir un certain goût pour le risque. Et c’est vrai que ça pourrait être le repère idéal de prédateurs sexuels mais, vaut mieux pas qu’ils croisent le chemin de la FunkyDiva du 78. I am not in danger, Skyler. I am the danger 🔪
Les extraits que j’ai retenus

— Tu n’es pas prévisible, Beck. Tu es juste sur Facebook.
— Alors tu m’espionnes ?
— Tu n’es pas prête à me connaître.
Ta tristesse a disparu. Tu feignes de me taper le bras et tu m’aimes bien, j’en suis certain.
— J’appellerais pas ça de l’espionnage (je souris). C’est pas comme si c’était privé !

La plupart des filles courent le long des allées bien éclairées mais Peach court dans l’obscurité, avec Elton John qui lui promet que les papillons sont libres de s’envoler. Elle n’est pas un papillon, Beck, c’est toi le papillon. Je la suis tous les jours parce que tu ne peux pas être libre de t’envoler, parce qu’elle est une dangereuse perverse, qui te désire et te photographie. Est-ce qu’il existe quelque chose de plus malsain que de photographier quelqu’un dans son sommeil ?
Je dois l’arrêter et je dois te sauver. J’accélère. Je la rattrape, je peux sentir sa sueur, Elton chante à tue-tête. Nous y sommes. Je rassemble toutes mes forces et je charge. Je m’abats sur son corps osseux et tombe à terre. Elle crie mais son cri s’arrête alors que sa tête heurte une pierre. Fini. Elton continue pourtant de chanter. Si seulement Peach lui avait un peu plus ressemblé, honnête, reconnaissante, vraie.

Je te manque. Et tu me manques. Ça me fait mal de te voir tendre les mains vers le feu quand, moi, j’ai brûlé la mienne, pour toi. Je m’imagine te poussant dans l’âtre, je t’y rejoindrais et nous brûlerions ensemble, pour vivre une éternité de lumière et de sexe.

Cher Joe, tu n’es pas fait pour les chats. Tu aimes une souris. Des baisers, Joe.

Nous devons partager une expérience pour aller de l’avant. Tu passes ton doigt sur la tranche du livre, tu es confiante, tu as ce pouvoir sexuel, cette fierté immense pour l’aimant chaud et avide qui loge entre tes cuisses. Tu ne crains rien ni personne. Les hommes t’aiment. Tu le sais. Aucun homme ne sera jamais la souris de ta maison car tu auras toujours quelqu’un, un beau libraire, un psy pervers, une fille pourrie gâtée pour te protéger et te dire que tu es exceptionnelle. Dans la cage, tu es enfin libre, tu te sens aimée. Tout comme moi.



C’est pas si ringard de noter des films ou/et des livres sur un blog 😉.
Ah les traductions ! Il y en a des supers, et d’autres moins. Encore faudrait-il comparer avec la VO pour voir si ces points collent avec le style de l’autrice. Contente que tu trouves du bon dans ta liste, même si le nombre de livres a augmenté. 🙂
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D’après Joe, ça l’est 😩 (mais que vaut l’opinion d’un psychopathe tueur en série ?)
Merci pour ton retour, je te souhaite un bon wk 🌈
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En effet, ça vaut ce que ça vaut, l’opinion d’un psychopathe. Bonne soirée !
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