Movie Star, tome 1, Alex Cartier

Présentation

À votre tour de faire la une des magazines en compagnie d’une star !
 
Ophélie est une jeune attachée de presse de cinéma. Elle vit à Paris avec son chat (Roméo), son poisson rouge (Juliette), son petit copain (un mec vraiment bien), ses parents (adorables), sa meilleure amie (complètement nympho) et son fantasme érotique de toujours : Michael Brown, un des acteurs les plus bankable et les plus sexy d’Hollywood. Jusque-là rien de très indécent. Jusqu’au jour où son patron envoie Ophélie à Deauville pour son premier festival et qu’elle tombe nez à nez avec Michael dans le hall de l’Hôtel Royal… C’est le début d’une histoire d’amour dangereuse autant que torride où Ophélie devient la girl next door au bras d’une des stars les plus sexy au monde…

11/20

Chronicle

Pour commencer, la couverture : elle est juste super jolie et je lui trouve beaucoup de style. Cependant, elle m’a carrément induite en erreur : je m’attendais pas du tout à ce genre de romance érotique, vu que la couv’ est girly, je pensais plutôt me diriger vers un truc à la Blonde de Meg Cabot ou Le journal de Bridget Jones. Je ne suis pas spécialement friande de chick-lit, et pour le coup, je dois dire que Movie Star ne m’a pas vraiment convaincu.

Tout d’abord, on ressent vraiment très (très) bien que l’auteur est un homme (enfin, je crois que s’en est un, non ?). Aucune délicatesse dans les scènes hot. Il y en a beaucoup trop, elles sont longues et reloues. Très loin d’être charmeurs, ces passages-là me paraissaient saugrenus ce qui leur conférait un certain comique, mais à force j’en ai levé les yeux au ciel d’exaspération, et j’ai tout bonnement fini par les lire en diagonal (chose que je ne fais jamais) pour vite pouvoir passer à autre chose. C’est du sexe vide qui n’est pas là pour servir le fil de l’histoire mais seulement pour exciter la lectrice (comme 50 nuances de Grey je pense, mais je ne l’ai pas lu donc je ne peux pas vraiment en juger). Bref, très peu pour moi.

De plus, si tant est que le début du récit reste réaliste et viable, ça part en gros n’importe quoi dès qu’Ophélie rencontre enfin son Michael. On se serait cru dans Zazie dans le métro. 
Pour simplifier, 

voir le spoil

Michael est une superstar qui doit donc sans doute voir des « poufs » toutes la journée (et ce n’est pas moi qui le dit mais l’héroïne…) mais comme par hasard, c’est à son charme à elle qu’il succombe et qu’il veut tout de suite rien que pour lui en sachant qu’il est marié (salaud !) Tout se fait beaucoup trop vite. En Corse, elle le retrouve (comme par hasard) une fois de plus, elle couche avec lui, son mec couche avec la femme de Michael et font comme si de rien n’était. Ensuite, la femme de Michael veut coucher avec elle et on lui propose un plan à trois.

WTF ?! Surréaliste, c’était tellement tiré par les cheveux que s’en était navrant.

Troisième chose, les personnages. Là, on a affaire à des cas.

En premier, Michael Brown : personnage d’une fadasse incommensurable avec un nom un peu troublant. Pour celles qui n’ont pas fait gaffe, l’homme noir tué par la police à Ferguson en 2014 s’appelait aussi Michael Brown (paix à son âme et on n’oublie pas de niquer la p***** bien évidemment). Pourquoi l’auteur n’a pas changé le nom de son personnage ? Les images des manifs aux États-Unis contre le racisme et les violences policières ont fait le tour du monde. L’auteur doit forcément connaître l’affaire. Peut-être qu’il avait déjà choisi ce nom avant l’attentat mais j’estime qu’il aurait quand même fallu le modifier. Quoi qu’il en soit, j’avais vraiment l’impression au début que le Michael du livre était noir alors qu’il devait sûrement être blanc comme un fromage. Bref, le personnage du livre me faisait plus penser à un vieux cochon lubrique qu’à George Clooney. 

Je ne parlerais même pas de Laure, la copine clichée à souhait, décomplexée et « libérée » qui n’a d’autres conversations que ses plans culs et en raffole à longueur de journée (entre nous, qui connaît une meuf comme ça dans la vraie vie ? Fantasme masculin…)

Enfin, Ophélie. Elle est d’un kitsch ! Avec ses airs de sainte-nitouche et son OK (Ophélie Kiss). Le personnage est juste hyper ridicule mais c’était cocasse. En résumé, une héroïne en manque, avec une haute estime d’elle-même, et d’une « cruchité » sans nom. La seule chose qui rattrape pour moi est qu’elle soit originaire du 78. Eh oui, entre Yvelinoises, on se soutient ! 
Elle n’a aucun sens de la droiture. Personnellement, ça m’a gêné. C’est une grande admiratrice et amoureuse de Michael, 

voir le spoil

homme marié qui a le double de son âge et dont elle pense qu’elle pourra le faire divorcer pour l’avoir. Je trouve ça déjà plutôt bof mais l’homme en soi est volage donc bon, j’imagine que ça se tape.
Et dire que ce qui l’intéresse au début c’est seulement de coucher avec Michael alors qu’ils ne se connaissent même pas ! Elle a le toupet d’insulter les autres groupies en plus alors qu’elle est la reine de ses dernières. Le pire reste quand même le fait qu’elle se mette en couple avec Christophe tout en affirmant clairement qu’elle n’hésiterait pas une seconde à le quitter pour Michael si l’occasion se présentait. En fait, c’est rien de plus ni moins qu’une s&!%pe.

Ma conclusion sur ce premier tome est qu’il saura ravir la ménagère de 40 ans en quête d’un peu de piquant dans sa libido. C’est vrai, j’ai trouvé ce livre vieux, lisse, sans étincelles, terne. Moi, je suis jeune, aventurière et trop funky.

Néanmoins, je continuerai cette trilo car je finis toujours ce que je commence, et puis j’avoue que je suis tout de même curieuse (non pas vraiment, en fait) de savoir si Ophélie réussira à avoir Michael pour elle toute seule, en sachant que ce dernier n’a pas l’air très sincère.

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Les extraits que j’ai retenus

— Merci de m’avoir raccompagnée.
Je me penche vers lui pour lui faire la bise. Il tourne le visage et cherche mes lèvres. Je fais un bond de dix mètres dans la voiture. J’avais raison, les mecs sont tous des obsédés !
Il ne s’arrête pas là.
— Je peux monter pour dormir avec toi ?
— Désolée, quand je prends un mec dans mon lit, ce n’est pas pour dormir. En plus, il y a Roméo qui m’attend.
— Ton mec ?
— Non, mon rottweiler. Il a horreur des visiteurs, il est féroce.

— Je dois y aller, Ophélie. J’ai eu beaucoup de plaisir à passer ces trop courts moments avec vous. J’espère que nous nous reverrons.
Ma réponse a un accent un peu désespéré, beaucoup trop à mon goût :
— Mais quand ? Où ?
— Jacques Prévert a écrit dans Les Enfants du paradis : « Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment d’un aussi grand amour. » En le paraphrasant, je vous dirais que le monde du cinéma est tout petit et qu’il est impossible que nous ne nous croisions pas à Los Angeles, Venise ou Berlin…
— Et nous, nous aurons toujours Deauville…

-— Ok, c’est bien M. Michael Brown. Pas mal mais dans le style plus de quarante ans, je préfère George Clooney. Dommage qu’il ait choisi d’aller à la Mostra de Venise pour présenter Gravity.
— Tant mieux, je vais pouvoir garder Michael pour moi. Tu te rends compte qu’il est à côté de moi et qu’il peut me voir à tout moment…
— Il n’est pas à côté de toi, il est à l’entrée de l’hôtel et, toi, tu es au bar. En plus, à ta place je n’aurais pas envie qu’il me voie…
— Pourquoi, j’ai une tache sur mon chemisier ?
— Non, mais avec la bouche ouverte façon groupie de base, tu fais tellement gourdasse que tu le ferais fuir. Jolie gourdasse mais gourdasse quand même.

Je l’ai embrassé ! J’ai embrassé l’homme le plus sexy de la planète, peut-être même de l’univers, l’acteur aux deux oscars. J’ai embrassé une star, je suis une star !
En fait, si on veut être très honnête c’est plutôt lui qui m’a embrassé mais cela ne change pas grand-chose. Le résultat est le même, c’était juste incroyable.
On peut se dire qu’un baiser est un baiser et que quand on a embrassé une trentaine de garçons dans sa vie comme moi (est-ce plus près de quarante, de cinquante ?), la sensation sera toujours plus ou moins la même mais c’est faux.
Avec lui, c’était juste amazing, je ne crois pas qu’il y a un mot en français pour décrire ce que j’ai ressenti. C’était à la fois hypertendre et hyperchaud. Je sais, cela peut paraître contradictoire mais c’est comme ça.