Sous le Signe du Scorpion, Maggie Stiefvater
20/20
Chronicle
L’annĂ©e derniĂšre, j’ai fait une suggestion d’achat Ă la mĂ©diathĂšque et j’ai proposĂ© ce livre. Je venais tout juste de finir la trilogie des Loups de Mercy Falls que j’avais adorĂ©e et je voulais trop lire un autre titre de l’auteure donc quand j’ai vu cette sortie et la trop belle couverture, j’ai tout de suite su que c’Ă©tait pour moi ! Ils ont donc enfin fini par me l’acheter cet Ă©tĂ© (tĂ©ma la lenteur des services publics, c’est vraiment inadmissible. Et puis quoi ? Faut en plus que je dise merci alors qu’ils enrichissent leurs catalogues jeunesse grĂące Ă MOI ?! C’est plutĂŽt moi qui attends mes remerciements !) et j’ai pu l’emprunter pour pouvoir me plonger tĂȘte la premiĂšre dans cette sublime histoire. Je suis tombĂ©e amoureuse de l’Ăźle de Sean & Puck ! Et ça fait trop plaisir de lire un livre tout neuf, j’adore cette odeur de nouveau livre sorti tout droit d’une usine industrielle.
Je suis donc la premiĂšre Ă le lire et j’ai grave l’impression d’ĂȘtre une privilĂ©giĂ©e (d’ailleurs je suis dĂ©jĂ une VIP lĂ -bas, toutes les dames de la mĂ©diathĂšque (moyenne d’Ăąge 54 ans mais c’est mes best friends mdr) m’adorent et s’arrachent mes avis littĂ©raires. Avec tout ça, jâai lâimpression que câest mon livre, en fait ! Va bien falloir que je le rende un jour mais bon, jâimagine que tous ceux qui voudront le lire et lâemprunteront aprĂšs moi seront des gens cools alors jây consens.
Les choses sĂ©rieuses maintenant : jâai adorĂ© ! Câest totalement lâhistoire Ă laquelle je mâattendais quand jâai vu la couverture, un truc du genre : ocĂ©an, amour, poĂ©sie, courage, orage et passion ! En plus, je lâai lu Ă la toute fin dâoctobre câest-Ă -dire dans la mĂȘme temporalitĂ© que le livre donc ça mâa carrĂ©ment projetĂ© dans cette frĂ©nĂ©sie dâavant les courses du Scorpion. Jâai vraiment trop aimĂ© lire tout ça au fond de mon lit toute la nuit avec le bruit du vent et de la pluie par ma fenĂȘtre. Le temps parfait !
La fin, quant Ă elle, est genre, triste, et, sublime, ouais. On est au comble de lâĂ©motion. Flots de larmes pendant que je tournais les derniĂšres pages (jâen ai tellement marre de chialer Ă chaque fois devant des livres, relouuuu đ). Ăa se termine bien pour un, un peu plus mal pour lâautre. Corr est toute sa vie, sa moitiĂ©, sa famille ! Son rĂȘve, câĂ©tait tout simplement d’ĂȘtre libre, sentir les muscles de Corr sous lui et galoper et galoper, laissant le vent lui gifler les joues et emmĂȘler ses cheveux (comment le vent pourrait emmĂȘler des cheveux lisses ? Je raconte nâimporte quoi). Bref, ça mâa Ă©mu.
Le passage du bouquin qui mâa le plus marquĂ© et qui selon moi, est le plus beau, câest lorsque la nuit sur les falaises bordant la mer en contrebas, Sean et Puck chevauchent Corr Ă toute vitesse ensemble sous le regard des Ă©toiles đ Jâimagine et câest beau. Et la seule chose que je peux me dire maintenant câest : Ă quand mon tour ?
VoilĂ . Jâai adorĂ©. Câest toute l’atmosphĂšre du livre qui me colle Ă la peau et qui me fait mettre un 20. Jâaime bien les livres qui arrivent Ă crĂ©er de la magie quand on les lit. Jâai adorĂ© me fondre dans ce monde et jâĂ©tais peut-ĂȘtre bien au fond de mon lit tout du long mais jâai quand mĂȘme lâimpression dâavoir voyagĂ© trĂšs loin !
Quoi quâil en soit, jâentrevois pour nos deux amoureux la promesse dâune vie libre, douce et paisible entourĂ©s de ce quâils chĂ©rissent le plus, leurs chevaux et leur Ăźle. Alors je ne peux que leur souhaiter bonne chance et laisser mon livre sâen aller vers dâautres pairs de mains pour faire le bonheur dâautres lecteurs (câest pas comme si jâavais le choix de toute façon đ©).
NB : Le personnage de Sean mâa trop rappelĂ© celui de Sam ! On croirait mĂȘme que câest lui Ă certains passages. Lâauteure recycle les personnalitĂ©s de ses characters mais je dois dire que jâai aimĂ© Sam, et jâai aimĂ© Sean ! Quâelle continue !
Update : Jâai Ă©crit cette chronique il y a neuf ans et ça me fait super mal au coeur de la relire aprĂšs toutes ces annĂ©es. Aujourd’hui, toutes les dames de la mĂ©diathĂšque sont Ă la retraite. Plus personne ne me connaĂźt lĂ -bas (j’ai eu une grosse pĂ©riode oĂč je n’y allais plus pendant quelques annĂ©es car j’avais arrĂȘtĂ© de lire (dramatique – d’oĂč le fait que je rattrape quinze ans plus tard la liste de mes envies d’ailleurs !! Ceci expliquant cela) donc ça ne m’a pas donnĂ© le temps de me familiariser avec les nouveaux arrivants). La mĂ©diathĂšque, c’Ă©tait genre mon terrain vague, ma zone, une extension de ma chambre ! j’y vais depuis que je suis toute petite, je connaissais tous les bouquins de tous les rayons (normal, je les avais tous lu) et tout le monde me connaissait en retour et apprĂ©ciait la petite rebeu de Politzer qui adorait lire đ Et j’adorais y aller. Je dirais que les dames de la mĂ©diathĂšque Ă©taient ce qu’on appellerait communĂ©ment mes pompom girls, elles Ă©taient tellement supportives !
Aujourd’hui, j’suis plus qu’une anonyme empruntant des livres parmi d’autres anonymes empruntant des livres. DĂ©solĂ©e, mais il devrait y’avoir une statue de moi ou un truc me reprĂ©sentant dans cette foutue mĂ©diathĂšque ! Je suis une lĂ©gende vivante de cette mĂ©diathÚÚÚÚque putaaaaain. Ca a tellement changĂ©. J’suis trop triste.
Les extraits que j’ai choisis
â Ma veste !
â « Ta veste ? » je m’indigne d’une voix mal assurĂ©e et si forte que Corr sursaute. Et pourquoi pas « passe moi ma veste, s’il te plaĂźt » ?
Kendrick me dĂ©visage, perplexe. Visiblement il ne comprend pas pourquoi je m’Ă©nerve ni ce qui me bouleverse ainsi. Je ne maĂźtrise plus mes tremblements, comme si ceux de Corr Ă©taient passĂ©s en moi.
â C’est ce que je t’ai dit, reprend-il aprĂšs un silence.
â Non, ce « n’est pas » ce que tu m’as dit !
â Alors, qu’est-ce que j’ai dit ?
â Tu as dit : « Ma veste ! »
Il a l’air un peu dĂ©sarçonnĂ©.
â C’est bien ce que je disais.
Abandonnant la partie, je pousse un grognement et je vais la chercher.
â€ïžâ€ïžâ€ïž
Puck et moi menons Corr sur les falaises sous un ciel d’un bleu de nuit. Puck a une expression farouche et intrĂ©pide, telle une petite embarcation sur une mer incertaine. Au-dessus de nous luit la mĂȘme lune que jadis.
Je revois les jointures blanches de la main de mon pĂšre sur mon bras. « Reste tranquille ! »
Debout prĂšs de Corr, Puck lĂšve la tĂȘte et le regarde.
Je veux qu’elle l’aime.
â Qu’est-ce que tu es venue faire ici ce soir ?
â Fourrer mon nez dans ce qui ne me regarde pas ! je rĂ©torque pour qu’il me laisse tranquille.
Je fixe Ă nouveau le garçon prĂšs du comptoir. Il se tourne, dĂ©voilant son profil, et je me rappelle l’avoir dĂ©jĂ vu sur la grĂšve : c’est lui qui montait l’Ă©talon alezan couleur de feu, et quelque chose dans son expression, dans sa chevelure en bataille, fait cogner mon cĆur.
â Ne mange pas « celui-lĂ » des yeux, Puck Connolly ! me dit le vieillard.