Sous le Signe du Scorpion, Maggie Stiefvater

Présentation

« Certains concourent pour gagner, d’autres pour survivre. » 

Chaque année au mois de novembre se déroulent les courses du Scorpion. Les cavaliers doivent tenir le plus longtemps possible sur leurs dangereuses montures, des chevaux de mer cannibales. Assez longtemps pour avoir une chance d’atteindre la ligne d’arrivée… et survivre. Sean Kendrick, 19 ans, tente de nouveau sa chance cette année, bien décidé à arriver le premier. Puck Connolly, quant à elle, n’aurait jamais imaginé participer un jour à la course. Mais le sort en a décidé autrement, et elle se retrouve malgré elle propulsée dans la course, à laquelle aucune autre femme n’avait encore participé. L’enjeu est grand pour ces deux adversaires que tout oppose sauf leur désir commun de remporter le plus grand des prix : la vie.

20/20

Chronicle

L’année dernière, j’ai fait une suggestion d’achat à la médiathèque et j’ai proposé ce livre. Je venais tout juste de finir la trilogie des Loups de Mercy Falls que j’avais adorée et je voulais trop lire un autre titre de l’auteure donc quand j’ai vu cette sortie et la trop belle couverture, j’ai tout de suite su que c’était pour moi ! Ils ont donc enfin fini par me l’acheter cet été (téma la lenteur des services publics, c’est vraiment inadmissible. Et puis quoi ? Faut en plus que je dise merci alors qu’ils enrichissent leurs catalogues jeunesse grâce à MOI ?! C’est plutôt moi qui attends mes remerciements !) et j’ai pu l’emprunter pour pouvoir me plonger tête la première dans cette sublime histoire. Je suis tombée amoureuse de l’île de Sean & Puck ! Et ça fait trop plaisir de lire un livre tout neuf, j’adore cette odeur de nouveau livre sorti tout droit d’une usine industrielle.

Je suis donc la première à le lire et j’ai grave l’impression d’être une privilégiée (d’ailleurs je suis déjà une VIP là-bas, toutes les dames de la médiathèque (moyenne d’âge 54 ans mais c’est mes best friends mdr) m’adorent et s’arrachent mes avis littéraires. Avec tout ça, j’ai l’impression que c’est mon livre, en fait ! Va bien falloir que je le rende un jour mais bon, j’imagine que tous ceux qui voudront le lire et l’emprunteront après moi seront des gens cools alors j’y consens.

Les choses sérieuses maintenant : j’ai adoré ! C’est totalement l’histoire à laquelle je m’attendais quand j’ai vu la couverture, un truc du genre : océan, amour, poésie, courage, orage et passion ! En plus, je l’ai lu à la toute fin d’octobre c’est-à-dire dans la même temporalité que le livre donc ça m’a carrément projeté dans cette frénésie d’avant les courses du Scorpion. J’ai vraiment trop aimé lire tout ça au fond de mon lit toute la nuit avec le bruit du vent et de la pluie par ma fenêtre. Le temps parfait !

La fin, quant à elle, est genre, triste, et, sublime, ouais. On est au comble de l’émotion. Flots de larmes pendant que je tournais les dernières pages (j’en ai tellement marre de chialer à chaque fois devant des livres, relouuuu 😭). Ça se termine bien pour un, un peu plus mal pour l’autre. Corr est toute sa vie, sa moitié, sa famille ! Son rêve, c’était tout simplement d’être libre, sentir les muscles de Corr sous lui et galoper et galoper, laissant le vent lui gifler les joues et emmêler ses cheveux (comment le vent pourrait emmêler des cheveux lisses ? Je raconte n’importe quoi). Bref, ça m’a ému. 

Le passage du bouquin qui m’a le plus marqué et qui selon moi, est le plus beau, c’est lorsque la nuit sur les falaises bordant la mer en contrebas, Sean et Puck chevauchent Corr à toute vitesse ensemble sous le regard des étoiles 🌌 J’imagine et c’est beau. Et la seule chose que je peux me dire maintenant c’est : à quand mon tour ?

Voilà. J’ai adoré. C’est toute l’atmosphère du livre qui me colle à la peau et qui me fait mettre un 20. J’aime bien les livres qui arrivent à créer de la magie quand on les lit. J’ai adoré me fondre dans ce monde et j’étais peut-être bien au fond de mon lit tout du long mais j’ai quand même l’impression d’avoir voyagé très loin !

Quoi qu’il en soit, j’entrevois pour nos deux amoureux la promesse d’une vie libre, douce et paisible entourés de ce qu’ils chérissent le plus, leurs chevaux et leur île. Alors je ne peux que leur souhaiter bonne chance et laisser mon livre s’en aller vers d’autres pairs de mains pour faire le bonheur d’autres lecteurs (c’est pas comme si j’avais le choix de toute façon 😩).

NB : Le personnage de Sean m’a trop rappelé celui de Sam ! On croirait même que c’est lui à certains passages. L’auteure recycle les personnalités de ses characters mais je dois dire que j’ai aimé Sam, et j’ai aimé Sean ! Qu’elle continue !

Update : J’ai écrit cette chronique il y a neuf ans et ça me fait super mal au coeur de la relire après toutes ces années. Aujourd’hui, toutes les dames de la médiathèque sont à la retraite. Plus personne ne me connaît là-bas (j’ai eu une grosse période où je n’y allais plus pendant quelques années car j’avais arrêté de lire (dramatique – d’où le fait que je rattrape quinze ans plus tard la liste de mes envies d’ailleurs !! Ceci expliquant cela) donc ça ne m’a pas donné le temps de me familiariser avec les nouveaux arrivants). La médiathèque, c’était genre mon terrain vague, ma zone, une extension de ma chambre ! j’y vais depuis que je suis toute petite, je connaissais tous les bouquins de tous les rayons (normal, je les avais tous lu) et tout le monde me connaissait en retour et appréciait la petite rebeu de Politzer qui adorait lire 🙂 Et j’adorais y aller. Je dirais que les dames de la médiathèque étaient ce qu’on appellerait communément mes pompom girls, elles étaient tellement supportives ! 
Aujourd’hui, j’suis plus qu’une anonyme empruntant des livres parmi d’autres anonymes empruntant des livres. Désolée, mais il devrait y’avoir une statue de moi ou un truc me représentant dans cette foutue médiathèque ! Je suis une légende vivante de cette médiathèèèèque putaaaaain. Ca a tellement changé. J’suis trop triste.

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Les extraits que j’ai choisis

— Ma veste !
— « Ta veste ? » je m’indigne d’une voix mal assurée et si forte que Corr sursaute. Et pourquoi pas « passe moi ma veste, s’il te plaît » ?
Kendrick me dévisage, perplexe. Visiblement il ne comprend pas pourquoi je m’énerve ni ce qui me bouleverse ainsi. Je ne maîtrise plus mes tremblements, comme si ceux de Corr étaient passés en moi.
— C’est ce que je t’ai dit, reprend-il après un silence.
— Non, ce « n’est pas » ce que tu m’as dit !
— Alors, qu’est-ce que j’ai dit ?
— Tu as dit : « Ma veste ! »
Il a l’air un peu désarçonné.
— C’est bien ce que je disais.
Abandonnant la partie, je pousse un grognement et je vais la chercher.

❤️❤️❤️

Puck et moi menons Corr sur les falaises sous un ciel d’un bleu de nuit. Puck a une expression farouche et intrépide, telle une petite embarcation sur une mer incertaine. Au-dessus de nous luit la même lune que jadis.
Je revois les jointures blanches de la main de mon père sur mon bras. « Reste tranquille ! »
Debout près de Corr, Puck lève la tête et le regarde.
Je veux qu’elle l’aime.

— Qu’est-ce que tu es venue faire ici ce soir ?
— Fourrer mon nez dans ce qui ne me regarde pas ! je rétorque pour qu’il me laisse tranquille.
Je fixe à nouveau le garçon près du comptoir. Il se tourne, dévoilant son profil, et je me rappelle l’avoir déjà vu sur la grève : c’est lui qui montait l’étalon alezan couleur de feu, et quelque chose dans son expression, dans sa chevelure en bataille, fait cogner mon cœur.
— Ne mange pas « celui-là » des yeux, Puck Connolly ! me dit le vieillard.