La Guerre de la Couronne, tome 1, Michael A. Stackpole
6/20
Chronicle
La Guerre de la Couronne. J’ai commencé une “liste de mes envies“ quand j’avais à peu près douze ans (j’en ai 23 aujourd’hui, ça me rajeunit pas tout ça 👵🏼) pour tous les livres que je voudrais lire dans ma vie et cette trilogie fait partie des tout premiers ajoutés !
Ça doit faire facile huit ans qu’elle était dans ma liste. Bon, eh bien je repense à la moi adolescente qui l’avait ajouté innocemment en pensant adorer… grossière erreur !
De ce que j’avais pu lire avant de commencer le tome 1, La Guerre de la Couronne est une trilogie d’heroic fantasy tout ce qu’il y a plus de classique qui reprend absolument tous les attributs traditionnels du genre. En effet, dès les premières pages, on nous parle de destinée et de prophétie. Notre héros Will, où Will l’Agile comme il se plaît à s’appeler, est l’élu de la prophétie que tout le monde attendait pour libérer les Royaumes du Nord de la tyrannie de Chytrine. Le premier défaut ici c’est les rappels incessants de la prophétie tous les deux paragraphes. J’ai trouvé l’écriture de l’auteur assez rigide à cause de cela car il n’y a pas à forcer autant sur l’écriture pour coller à la trame des romans type heroic fantasy. Les lecteurs ont compris ce qu’ils étaient en train de lire, ça paraît évident à la vue de la couverture et du résumé. N’empêche, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas lu de fantasy que ça m’a juste fait plaisir de me replonger dans cet univers même si l’histoire est moyenne.
Du moins, au début. Les cent premières pages étaient satisfaisantes mais ensuite… C’est de la fantasy ou un bouquin de stratégie militaire et politique !?! C’est donc pour ça qu’au début l’auteur forçait autant à nous rappeler la prophétie et les éléments de la fantasy car tout simplement, ensuite on n’y est plus ? Roh lo lo, la déception. A part les cent premières pages et les cent dernières qui parlent des personnages, des éléments propres à l’intrigue et de l’évolution de l’histoire, tout le reste, c’est-à-dire les 400 pages du milieu, ce n’est que des détails militaires et politiques. Alors, moi personnellement, je n’en ai rien à foutre des stratagèmes militaires et politiques. Mais alors vraiment rien à foutre. À petite dose, j’dis pas, surtout quand cela sert l’intrigue mais m’expliquer pendant 150 pages comment on va assiéger la ville de Svoin et les différentes tactiques pour libérer les otages, ça m’a gonflé comme il faut. C’est pas plus simple de juste passer à l’attaque et au pire nous expliquer sur le moment comment se déroulent les plans d’action ?
En temps normal, j’aime beaucoup les scènes de combats mais la manière dont elles étaient décrites était si chiante. L’écriture est soporifique et trop descriptive, le rythme du récit est d’une lenteur. C’est si statique, la fureur des combats n’est pas du tout retranscrite. En fait, il y a plusieurs fois où je ne me suis pas rendu compte qu’ils avaient commencé parce que l’auteur ne fait pas de coupure entre la centaine de pages où il explique comment ils vont se dérouler et les pages où justement les combats se déroulent ! Puis, tout se ressemble de toute façon, j’ai eu l’impression de relire la même page 40 fois d’affilé à chaque fois. Et je n’exagère même pas un peu quand je dis ça. J’ai également trouvé le vocabulaire militaire des affrontements et des batailles assez spé donc quelque fois, je n’arrivais pas à visualiser les scènes dans ma tête. D’ailleurs, je crois que j’ai à peine capté la différence entre les termes cavalerie et infanterie 600 pages plus tard.
Les personnages sont plutôt bien construits mais ça reste chiant dans l’ensemble. Si au début, l’histoire se centre sur Will, il arrive rapidement deux autres personnages principaux affublés également d’une prophétie à leurs actifs, Alyx et Kerrigan. Les chapitres centrés sur Alyx m’ont ennuyé car trop militaires, ceux centrés sur Kerrigan étaient à peu près intéressants. Il y a clairement des chapitres qui ne servaient à rien à mon goût si ce n’est développer un tant soit peu la psychologie de ces persos mais bon, j’ai presque envie de dire qu’on s’en fout. Le seul qui a retenu mon attention est Adrogans dont j’aimerais en savoir plus dans la suite (non, en fait, je m’en fous aussi).
Petite parenthèse mais j’ai constaté qu’il y avait des personnages féminins très forts au premier plan de la guerre (Chytrine et Alyx notamment). J’ai trouvé ça cool jusqu’à ce que je comprenne que ces persos étaient des exceptions. Comme d’habitude, c’est les femmes et les enfants les êtres les plus fragiles qu’il faut évacuer. Vu que c’est de la fantasy, l’auteur aurait pu donner des rôles plus significatifs aux femmes en général. Après tout, le seul frein à la fantasy est l’imagination.
Bref, il a été particulièrement difficile d’arriver au bout. Je me suis fait violence pour terminer ce pavé. Je n’en pouvais plus, c’est archi fatiguant quand on y pense de forcer sa concentration pour une lecture qui ne nous plaît pas. Nous râbacher des stratégies militaires sur 400 pages tout ça pour que ce soit le chaos total à Forteresse Draconis pendant les combats en plus. Pour les cent dernières pages, on quitte donc politique et stratégie pour se recentrer un peu plus sur le fond de l’histoire mais c’est resté sans intérêt pour moi et mes batteries étaient épuisées. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour me forcer à ce point à lire la fin ! Les cinquante dernières pages, le cœur n’y est plus : je lisais en diagonale et sautais les paragraphes de descriptions inutiles.
Pour la fin, bah j’ai pas trop capté.
voir le spoil
Qu’est-ce que Sephi foutait ici ? Donc Corbeau était Tarrant Hawkins ?! Waouuh… mais c’est qui déjà ?J’ai pris quelques bonnes minutes avant de m’en rappeler. OMG, j’espère juste que les deux prochains tomes vaudront la peine que je leur consacre mon temps. J’ai le seum contre la moi d’il y a huit ans ! Elle s’est laissé appâter par le résumé qui promettait une grande épopée et pleins d’aventures. C’est que le début, j’vais pas jeter cette trilo à la poubelle aussi vite surtout que ça faisait si longtemps que j’attendais de la lire. J’espère qu’il y aura plus de dragons dans le deuxième tome !
Les extraits que j’ai retenus
— Qu’est-ce que j’ai à voir dans cette histoire ? Pourquoi on voudrait me tuer ?
Corbeau leva une main pour empêcher Résolu de parler.
— Il y certaines choses que nous ne pouvons pas te dire, Will, du moins pas avant d’être certains que tu as besoin de les entendre. Peut-être n’es-tu qu’un petit voleur, arrivé par erreur…
— « Un petit voleur, arrivé par erreur », elles me plaisent, ces rimes, sourit le garçon.
Corbeau rit doucement.
— Aucune surprise de ce côté, je crois. Si tu es bien celui que nous espérons, alors nous finirons par tout t’expliquer. Sinon, une parole malheureuse pourrait condamner le véritable élu. Tu comprends ?
— Je crois. (Will renifla ses bottes humides.) C’est comme l’histoire des princes jumeaux. Ils ne pouvaient pas dire à celui qui avait été élevé loin du château qui il était, parce que les gens voulaient le tuer. (Il releva la tête.) Vous voulez pas dire que je suis un prince, hein ?
Résolu éclata d’un rire un peu cruel.
— Tu n’as rien d’un prince, gamin, rien du tout.
— Oh.
Will soupçonnait qu’ils pouvaient très bien lui mentir, mais décida de n’en rien laisser paraître. Il haussa les épaules et se leva avec une grimace de dégout quand il sentit l’humidité au fond de ses bottes.
— Il vaut mieux, parce que la pluie trempe aussi bien un prince qu’un voleur, mais un voleur, peut le supporter.
— Je vous déteste !
Résolu grogna, mais Corbeau se retourna avec une expression qui traduisait sa curiosité.
— Et d’où ça sort ?
— De ce voyage ! Tout ce que vous m’avez dit ! Tout ce que vous m’avez pas dit ! Tout ! (Il serra les poings.) Je ne pourrai jamais redevenir qui j’étais, hein ?
Corbeau secoua lentement la tête.
— Non.
— Et tout ça, c’est votre faute !
— Non, soupira son aîné. C’est la faute de Chytrine.
— C’est facile à dire, mais elle m’a jamais rien fait !
— Ah non ? (D’un coup d’épaule, Résolu écarta Corbeau.) Si tu veux y croire, vas-y, je t’en prie, mais le fait est qu’elle est à l’origine de tout. Sans elle, je ne serais pas là, Oracle ne serait pas qui elle est, Prédateur serait un joyeux jardinier, les Vorquelfes ne seraient pas à Yslin, Corbeau ne serait pas Corbeau ! Beaucoup de gens seraient encore en vie, et la tienne serait complétement différente. (Le Vorquelfe cogna la poitrine de Will du doigt.) Tu te demandes si tu pourras jamais redevenir qui tu étais, mais tu n’étais personne. Tu aurais dû être quelqu’un d’autre. À cause de Chytrine, tu es destiné à être quelqu’un d’autre. Les agissements d’autres personnes ont déterminé qui tu es, Willburforce, mais nous te donnons la possibilité de décider qui tu seras et comment tu y parviendras.
Will se rebella.
— Tu peux pas tout ramener à moi ! C’est pas juste !
— Non, ce n’est pas juste. (Résolu secoua la tête.) Pas plus juste que d’avoir perdu mon pays, mon futur. Je suis là pour que ça n’arrive pas à d’autres. C’est pareil pour Corbeau. Peut-être que toi tu auras un avenir, mais seulement si tu acceptes de te battre pour lui. Si tu échoues, elle gagne. Tu perdras et tout le monde avec toi. Et cette responsabilité-là, gamin, tu ne pourras jamais y échapper.
— Vous ne devez pas retourner à Vilwan.
Il secoua la tête.
— Je ne comprends pas.
— Promettez-le moi.
— Je le promets, mais pourquoi ?
Elle continua comme s’il n’avait pas posé de question.
— Suivez Corbeau. Suivez Résolu. Promettez-le-moi.
— Je vous le promets. (Il recouvrit sa main gauche de la sienne.) Dites-moi pourquoi.
Orla se tourna vers lui. Une expression de souffrance lui traversa le visage, mais Kerrigan sut que celle-ci n’avait rien de physique.
— Il existe des destinées, Kerrigan. Celle de Will a été écrite par la prophétie. Celle d’Alexia dans le sang. La vôtre a été forgée.
— Forgée ? (Il hésita) Forgée comme par un forgeron, martelée de fer ? ou forgée, comme si elle était fausse, mensongère, une mascarade ?
— Ceux qui l’ont créée penseraient à la seconde définition. Mais je sais qu’il s’agit de la première. La peur fait que Vilwan vous détruirez désormais. Cela ne peut arriver.
— Mais pourquoi feraient-t-ils une chose pareille ?
— Ils désiraient que vous soyez beaucoup de choses. Vous pouviez être n’importe laquelle d’entre elles, mais pas toutes. (Son sourire retomba.) Pour le salut du monde, tu dois être toi-même. Il y a beaucoup de choses que tu sais faire. Tu dois décider de celles qui sont nécessaires. Orla ferma les yeux et sa respiration se régula, tout en restant faible et difficile. Kerrigan resta à ses côtés et succomba lentement à la fatigue, même si son sommeil ne fut ni très profond, ni réparateur. Chaque fois qu’il se réveillait, il la regardait, dans l’espoir de la voir en meilleure santé, mais, de toute évidence, elle les quittait.
— Alors vous croyez que vous pourriez en être un également ? que vous pourriez en devenir un ?
Alyx confirma, en ayant l’impression qu’un ver rampait dans ses entrailles.
— Ce n’est pas parce que j’ai l’épée de Malarkex, ou quelque chose comme ça. Toute ma vie, j’ai appris et j’ai lutté. Pour réussir au sein d’une culture étrangère, puis pour mériter ma réputation. Je me suis battue afin d’être digne de l’héritage de mon père. (Elle sourit) C’est ici, avec vous, avec Résolu et tous les autres que je me sens libre comme jamais. Vous attendez de moi la même chose que de vous-mêmes : travailler ensemble, tout faire pour arrêter Chytrine. Nous sommes les seuls arbitres de notre destinée, mais nous sommes tous liés par l’objectif de détruire Chytrine.
» Pourtant, obtenir une absolue liberté, cela semble si séduisant.
— Bien sûr, mais vous n’y succomberez pas. (La voix de Corbeau lui parvint basse et chaude.) Vous savez que, malgré toutes mes promesses, Chytrine exigerait un paiement. Alors en offrant de briser les chaînes de votre âme, elle ne ferait que vous préparer à de nouvelles. La liberté, celle que vous désirez, n’est qu’illusion tant qu’elle vivra. La seule façon de réussir, c’est de la détruire.
Alyx hocha lentement la tête, puis posa une main sur l’épaule de Corbeau.
— Je crois bien que vous avez raison, mais, dans le cas contraire, si je souffrais d’un instant de faiblesse…Vous avez le pouvoir de tuer un sullanciri. Ne me laissez pas…
Il sursauta.
— Vous demandez plus que ce que vous croyez. Je ne peux y consentir, non pas parce que je voudrais vous voir souffrir d’une telle destinée. Si j’acceptais, alors vous perdriez la dernière étincelle de résistance. Vous m’avez en réserve, je serais votre ultime combattant.
— Mais, vous ne me laisseriez pas…
Il se redressa et lui prit la main, lui caressant les doigts du pouce.
— Jamais vous ne deviendrez un sullanciri, Altesse. De cela, je n’ai aucune crainte. Chytrine croira que, à l’instar de tous les autres, vous pouvez être brisée, mais je sais que non. Voilà qui vous donne un avantage sur elle : à la fin, la sous-estimation de votre volonté provoquera sa perte.
😂 le gif qui chat qui lit sur la stratégue militaire. J’aime bien les longues descriptions, mais j’avoue que toutes ces pages de stratégie militaire et politique ne me tentent pas du tout. Bravo d’avoir passé à travers !
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Quand j’ai trouvé ce gif, j’me suis dit “voilà, c’est ça !“ 😂😂
J’ai même passé à travers TOUTE LA TRILO ! Je l’ai lu entièrement il y a quelques années, l’époque où je m’obligeais à finir ce que je commençais (même quand je n’aimais pas). Et là, je me demande comment j’ai fait pour arriver au bout de ces énormes pavés, j’serais incapable de le refaire aujourd’hui ! C’est une high fantasy assez décevante, pour ma part.
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