La Cité Corrompue

Six of Crows, tome 2, Leigh Bardugo
tome 1

Présentation

Revenus diminués du palais de Glace, Kaz, Inej, Nina, Matthias, Jesper et Wylan doivent de nouveau se battre pour leur survie.
Ils sont doublés par Jan Van Eck, trahis par les leurs, pourchassés par tous les gangs du Barrel, et se retrouvent sans ressources ni alliés.
Ketterdam devient alors le théâtre de leur plan le plus ambitieux : prises d’otages, spéculations, cambriolages, enchères truquées et menaces en tout genre…
Pour Kaz et son gang, la liberté a un prix, et elle pourrait bien leur coûter la vie.

6/20

Chronicle

J’sais pas par où commencer. Je m’apprête à délivrer une chronique désarticulée car j’ai mis presque deux mois à finir ce bouquin. Comme j’ai la rage contre moi-même car combien de fois ai-je répété que j’arrêterai de bloquer des semaines sur une lecture quand je n’apprécie pas ? Je retombe toujours dans ce travers, c’est exaspérant. 

En presque deux mois, j’ai eu le temps d’oublier ce que j’avais lu au tout début mais je vais essayer de reprendre du mieux que je peux. Une chose est sûre, Six of Crows, ça l’a pas fait pour moi.

Le premier sujet que je veux aborder, c’est l’adaptation Netflix ! J’disais au tome d’avant que j’aurais dû regarder Shadow and Bone avant de lire Six of Crows mais en fait pas du tout ! De ce que j’ai vu, la série s’inspire de tous l’univers des Grisha autant en prenant ses sources de la trilogie que de cette duologie. Les showrunners ont remixé toute l’histoire à leur sauce. J’ai pas lu Grisha mais j’suis quasi sûre que l’histoire d’origine ne se déroule pas du tout comme elle est racontée dans l’adaptation. Je venais donc de finir le premier tome, je me plongeais ensuite dans la série Netflix et je découvre que tous les événements visionnés sont  en contradiction avec ce que je venais de lire. Moi, je suppose que ce qui s’est passé dans la trilo Grisha est antérieur à ce qui s’est passé ensuite dans Six of Crows. L’adaptation a extrait des scènes des deux séries même si elles n’ont rien à voir puis elle a fait un assemblage sans tenir compte de la chronologie des événements. J’ai bien aimé Shadow and Bone, j’ai même regardé les deux saisons en entier mais du coup ça m’a spoilé certains passages de Six of Crows comme quand

voir le spoil Kaz fait le coup du “j’ai enterré ton fils“ à Rollins.

Dommage, j’trouve que cette un peu trop libre inspiration de la série Netflix a un peu cassé le Grishaverse originel.

Je commençais donc ce dernier tome avec toute l’imagerie de Shadow and Bone dans la tête. C’était cool pour se représenter les personnages. Cependant, comme pour le premier bouquin, je lisais avec beaucoup de flemme, encore plus de flemme, pour dire vrai. C’est de ma faute, je lisais de manière trop éparse donc j’étais déjà pas très à fond avant de commencer et j’étais encore moins à fond en plein dans les pages. Les parties I et II, c’était pas trop la folie. À partir de la troisième, je commence à rentrer un peu plus dedans. Et je m’aperçois alors que j’aime la team qu’ils forment tous les six. Ils s’entendent tous bien, ils sont tous complémentaires et il règne une très bonne dynamique d’équipe (pourquoi j’parle comme une manager putain ?) Mention particulière pour Nina qui est ma personnalité préférée de tout le groupe. Elle est drôle, intelligente et super gentille, je l’ai trouvé rayonnante.
Entre autres, il y aussi un petit passage qui fait figure de crossover avec Grisha. C’est la première fois qu’on mentionne Alina Starkov dans cette bilo mais les mots en demi-teinte n’ont pas fait comprendre si elle était morte ou vivante. Est-ce qu’Alina meurt dans Grisha ? Que quelqu’un me réponde, pitié, je veux savoir mais sans avoir à me taper les livres.

Voilà, j’avais dépassé la moitié du livre, j’en étais au chapitre 19. Impossible de continuer plus, j’y arrivais plus. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer. Pendant trois semaines (vous m’avez bien lu, troooooiiiiiiiis semaines), j’essayais de lire le chapitre 19. Toutes les nuits je me posais dans mon lit, je lisais les deux première pages de ce chapitre puis j’y arrivais plus, j’étais morte de fatigue et je m’endormais dessus. Ces deux fameuses premières pages, j’crois que j’ai bien dû les lire une quinzaine de fois en trois semaines et je ne sais toujours pas de quoi elle parle. J’étais physiquement incapable de me poser pour me plonger dans la suite du roman. Au bout de trois semaines (et j’m’en veux d’avoir attendu trois loooongues semaines), je décidais de lâcher l’affaire. Le bouquin est coupé en six parties. J’étais dans la quatrième à ce moment-là et je décide de sauter jusqu’à la partie 6, la dernière. En tout, j’ai donc sauté 178 pages sur un livre de 650 donc on peut dire que j’ai quand même lu un beau paquet.

J’sais pas. J’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire, dans cette univers pourtant riche et bien construit. Y’a quelque chose qui me tient à distance depuis le tome 1. Précédemment, j’pouvais avancer la raison que je ne captais tout simplement pas le monde de nos héros mais là, cette explication n’est plus pertinente. Peut-être que c’est le style de l’autrice, l’écriture ? Malgré des bons personnages, de bons dialogues, une intrigue plutôt bien ficelée et semée de péripéties haletantes, ça ne m’a pas addicté (du verbe addicter, néologisme créé par ma personne en 2013 lors d’une précédente chronique dont voici le lien). Je disais plus haut que c’était de ma faute si je n’étais pas à fond dans ma lecture car je lisais de manière trop sporadique mais pas tout à fait car si ça m’avait intéressé, je n’en aurais fait qu’une bouchée. C’est vrai que le début était long à lire, carrément chiant.

C’est pourquoi je disais plus haut que ma chronique serait un peu désarticulée, elle est à l’image de la lecture que j’ai eu. J’ai regardé Shadow and Bone y’a deux mois, j’ai lu la première grosse moitié du livre il y a un mois, je saute une centaine de pages après ça pour lire la dernière partie du bouquin que j’ai fini il y a quelques jours, j’ai l’impression d’avoir passé quatre ans dessus.

Pour cette sixième partie, je vais être très brève. Premièrement, j’ai beaucoup aimé le duel de badass entre Inej et Dunyasha sur les toits de Ketterdam. C’était un combat royal, j’ai apprécié la description des joutes, les mots employés et la dignité de nos deux rivales. J’ai même mis un extrait en-dessous qui m’a beaucoup parlé. Moi aussi je suis une inconnue, une invisible. Comme c’est dur de se tailler une place dans un monde où tu n’es qu’une laissée-pour-compte. 

En revanche,

voir le spoil la mort de Matthias, tué par un propre frère d’arme, quel final ! Je m’y attendais pas. Tout le monde a son happy end sauf Nina alors que c’était ma préférée ! Quel dommage, mais la touche de tragique était un passage obligé pour une saga qui se veut un poil sombre.

Pour terminer, j’kiffe. Enfiiiiiin, on l’attendait ce moment !

« Son cœur était une rivière qui l’emportait vers la mer. »

Comme c’est joli. Ça me touche. 

Nous voilà arrivés à la fin. J’ai du mal à savoir ce que j’en pense.  J’ai attribué un 6/20 ce qui est vraiment sévère mais j’peux pas donner plus à un bouquin sur lequel j’ai perdu un mois et demi en étant en plus obligée de sauter des pages. J’ai aimé la dernière partie de cette histoire, c’est de toute façon la seule dont je me rappelle vu que j’ai un peu oublié le début. Malgré tout, j’avais juste la grooosse flemme de me mettre à lire car je finissais toujours par décrocher au bout d’un moment. Mouais, bon. Je dirais pour finir que la prochaine fois que j’aurais les oreilles qui traînent à la médiathèque, je réfléchirais à deux fois avant de me jeter sur des nouvelles reco lectures. Honnêtement, je me serais passée de lire Six of Crows mais c’était quand même une découverte sympa. Pas de sanglots, pas de tombeaux et permettez-moi d’ajouter : pas terrible !


Les extraits que j’ai choisis

Avait-elle vraiment craint qu’un mercurien surpasserait Kaz Brekker ? Kaz la libérerait et ensuite ils montreraient à cet homme ce dont les putains et les rats d’égout étaient capables.
— Consolez-vous, lâcha-t-elle, alors que Van Eck agrippait main meurtrie. Même les meilleurs finissent par trouver plus fort qu’eux. 

Dirtyhands, non. Le garçon qui pouvait les sortir de là, récupérer leur argent, les maintenir en vie, l’aurait juste achevée pour abréger ses souffrances et aurait continué sa route sans se soucier de ce qu’il avait perdu.
— Je serai venu te libérer, assura-t-il, et il le répéta en voyant le regard dubitatif de la jeune fille. Je serais venu et si je n’avais pas pu marcher, j’aurais rampé pour toi. Et même si tu avais été brisée, on aurait continué à se battre ensemble. Tu aurais perfectionner ton lancer de couteaux, ton maniement des armes à feu. Parce que c’est ce qu’on sait faire. On n’arrêtera jamais de se battre.
Le vent se leva. Les tilleuls fredonnèrent un faible chant entêtant. Kaz soutint son regard, vit la lune en croissant se refléter dans ses yeux, comme deux faux lumineuses. Elle avait raison de se montrer prudente. Même envers lui. Surtout envers lui. La prudence constituait leur seul moyen de survie.
Elle finit par hocher la tête imperceptiblement. Ils partirent vers la tombe en silence, toujours baignés du murmure des arbres tristes.

— Quand les gens voient un infirme qui marche dans la rue en s’appuyant sur sa canne, qu’est-ce qui leur traverse l’esprit ?
Wylan détourna le regard. Personne n’osait affronter Kaz directement quand il parlait de son handicap, comme s’il n’était pas conscient de ce qu’il était ou de comment les gens le voyaient.
— Ils ressentent de la pitié. Et moi, qu’est-ce qu’ils se disent quand c’est moi qu’ils voient arriver ?
— Qu’ils feraient mieux de changer de trottoir, répondit Wylan, un petit sourire aux lèvres.
Kaz replaça le livre dans le coffre.
— Ce n’est pas le fait que tu ne peux pas lire qui te rend faible. Tu es faible parce que tu as peur que les gens voient ta faiblesse. Tu laisses la honte de toi décider de qui tu es. Aide-moi à remettre le panneau.
Ils cacheraient ainsi le trou béant qu’ils avaient ouvert dans le coffre. Martin Van Eck leur adressa un regard mauvais. 
— Réfléchis-y, Wylan, insista Kaz en redressant le cadre. C’est la honte qui remplit mes poches, la honte qui donne du travail au Barrel avec des imbéciles prêts à enfiler des masques pour obtenir tout ce qu’ils désirent. On peut supporter toute sorte de douleur. C’est la honte qui dévore les hommes.

— Le sang que tu viens de verser est un sang royal, siffla Dunyasha. Tu ne mérites pas un tel don.
Inej se sentit presque désolée pour elle. Dunyasha croyait vraiment être l’héritière des Lantsov, et peut-être l’était-elle, après tout. N’était-ce pas le rêve de toutes les jeunes filles ? Se réveiller, et se retrouver dans la peau d’une princesse ? Ou dotée de pouvoirs magiques et d’un destin grandiose ? Peut-être que certains vivaient ce genre d’existence. Peut-être qu’elle aussi. Mais les autres ? Qu’en est-il des inconnus, des invisibles, des laissés-pour-compte ? Nous apprenons à tenir notre tête droite comme si nous portions une couronne. Nous apprenons à trouver de la magie dans le quotidien. C’est ainsi qu’on survit quand on n’est pas l’élu, quand on n’a pas de sang des rois qui coule dans nos veines. Quand le monde ne te doit rien, tu fais tout pour obtenir quelque chose de lui.
Inej se releva et essuya rapidement le sang royal sur sa manche.

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