Le Donjon Rouge

Le Trône de Fer, tome 2, George R. R. Martin
tome 1

Présentation

Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…

7/20

Chronicle

J’ai mis trois semaines à terminer ces intrigues de cour. J’avais bien aimé le premier tome malgré la répétition avec la série télé et ce deuxième est identique au premier mais, stop, je n’arrivais plus à lire – à relire plutôt !

Je vais donner mon conseil dès le début de ma chronique : si vous êtes méga fan de l’univers, lisez la série, vous ne pourrez qu’adorer. Si vous avez grave aimé l’adaptation comme moi et que vous souhaitez commencer la série par curiosité, ne lisez pas ! Chaque chapitre de cette première intégrale est égal à une scène de la saison 1. Chaque page (il y en a presque 800) de ce volume a sa retransposition télé. C’est trop redondant. 

Après ma lecture de ces deux premiers tomes, j’en conclus même, et c’est mon avis, que l’adaptation de Game of Thrones, la série télé de HBO, a carrément SUPPLANTÉ l’original ! C’est tellement bien produit, tellement bien réalisé, le casting est tellement génial, la bande originale génial, le décor génial, les effets visuels géniaux ! Martin doit être tellement content que son oeuvre ait été aussi bien adaptée, si bien même qu’elle a dépassé son univers initial. Ça doit être une vraie consécration en tant qu’auteur de voir sa création devenir réalité et dépasser toutes ses espérances. Évidemment, la fin… bon, c’était pas trop ça mais j’vais pas parler de la fin de la série télé car je préfère me cantonner à ce que je sais faire, c’est-à-dire mes critiques de livres, puis j’ai vu pleins de blogs et autres sites spécialisés en ciné/séries analyser d’un oeil expert la fin de GOT donc je ne pourrais jamais le faire aussi bien qu’eux. Moi, ce que je peux dire, c’est que : adaptation >>> original.

Mais c’est peut-être aussi ça le problème : le produit dérivé est tellement bon qu’il devient inutile aux lecteurs randoms de lire les livres, ces derniers n’égaleront pas leurs ressentis de leurs premières découvertes de l’univers devant leurs écrans, le comble pour un écrivain, non ? J’veux dire, les livres sont bien mais la lecture est tellement moins palpipante que les épisodes qu’on peut regarder de nos yeux et qui nous prennent totalement dans l’histoire !

En tout cas, moi je m’attelais au deuxième tome en revoyant la première saison défiler dans mon esprit au fil des pages. Dès le début, j’avais du mal à m’y remettre. Je passais devant le bouquin en fermant les yeux, je ne voulais pas le voir. Je me suis donc résolu à ma règle du un quart (je dois lire au moins un quart d’un livre pour pouvoir écrire une critique). Cette suite faisait environ 400 pages donc c’était parti pour une centaine de pages et même en sachant que je m’arrêterai au quart, j’ai mis presque trois semaines pour enfin finir.

Le premier chapitre commence avec Daenerys et son connard de frère et la seule chose que je pouvais penser c’est : vivement qu’on arrive au chapitre où il meurt ! Qui est le pire, lui ou Joffrey ? Insupportable le mec.
Heureusement, chaque chapitre est l’occasion de nouvelles entrefaites ouvrant sur les intrigues des autres personnages de l’histoire. J’ai eu plaisir à retrouver Ned qui, comme je l’ai déjà dit, possède l’arc le plus intéressant. On sait aussi qu’il va bientôt mourir donc il est d’autant plus intéressant à suivre. Y’a ce passage avec Robert qui m’a fait rire : 

« « […] En bonne logique, c’est toi qui devrais porter des jupes, et moi le haubert. »
À ces mots, Robert, ne se tenant plus, répliqua sans préavis par une gifle formidable qu’il envoya, sans un cri, baller contre la table et s’écrouler au sol. Plus impavide et pâle que jamais, Cersei Lannister se palpa délicatement la joue. Une rougeur la marquait déjà, qui promettait, sous peu, de s’élargir à tout le côté du visage. « J’arborerai cela comme une preuve de distinction, promit-elle.
— Arbore, arbore, mais en silence, ou je te distingue à nouveau […] »»

Je ne cautionnerai jamais la violence même quand c’est mérité, mais je fais une exception pour Cersei. Robert est trop drôle, dommage qu’il disparaisse aussi vite ce gros ours mal léché.

Ensuite, on retrouve les filles de Ned et j’dois dire que Sansa est épouvantable, qui voudrait d’une soeur – d’un gosse – comme celle-là ? Elle n’a qu’onze ans donc je remettais toujours Sansa dans le contexte de son âge. Elle est si jeune, c’est normal d’être immature ou même un peu méchante, il n’y a rien de choquant à cela. Toutefois, je sais reconnaître une peste quand j’en vois une et on a là un très beau spécimen. C’est le décalage entre elle et sa soeur qui est flagrant car Arya est tellement plus mature et pourtant elle est plus jeune. Sansa est un personnage que j’ai bien aimé dans la série télé sauf dans la dernière saison où j’ai trouvé sa jalousie envers Daenerys trop puérile, elle qui n’aime même pas Jon à la base ! Là, cette Sansa du tome 2 m’a fait penser à la Sansa de la dernière saison. Après tout, une peste reste une peste.

Et voilà ! J’avais fini mon quart de livre. Seulement, le chapitre suivant concernait Daenerys et j’aime bien suivre Daenerys. Allez, c’est pas quelques pages de plus qui allaient me faire peur. Donc je l’ai lu et j’ai kiffé ! Enfin, Viserys meurt ! Et quelle mort… tragique. Méritée.

Le feu ne tue pas un dragon. Dommage pour lui, et bon débarras surtout ! Ce chapitre a relancé mon attention. Je décidais donc de continuer un peu, on ne sait jamais, peut-être que j’arriverais à finir le bouquin. Je lus donc une cinquantaine de pages supplémentaires après le quart. Après la mort du dragon en carton, on assiste à la mort du roi Robert, j’étais juste obligée de lire et on s’approchait du final de Ned donc j’voulais arriver au bout. J’ai bien aimé ce passage mais après quelques chapitres, j’en pouvais plus, ça m’ennuyait trop, surtout qu’on revenait sur les filles de Ned et franchement, sans façon.

À partir de là, je me suis dit que le mieux que je puisse faire, c’est parcourir les passages où il se passe des gros gros trucs. C’était pas compliqué vu que les chapitres suivent exactement la chronologie des épisodes de la saison 1 (c’est plutôt la deuxième qui suit les premières). Donc dans l’ordre, j’ai lu succinctement la mort de Ned du point de vue d’Arya – dans toute cette scène de la série télé, on voit aussi que le focus est sur Arya et c’est trop cool de s’apercevoir de ce genre de détails –, la discussion entre Tyrion et son père que j’ai même mis en extrait car j’ai trouvé ce passage très pertinent puis la fin avec le nouveau Roi du Nord et l’éclosion des dragons. J’ai enfin compris pourquoi on appelait Daenerys la mère des dragons. Au visionnage de la série, je l’ai pris comme une métaphore surtout qu’elle venait de perdre son fils jamais né mais c’était faux. Faut le prendre au sens littéral, les dragons étaient en train de lui téter les seins !! Elle est vraiment leur mère, en fait. C’est pour ça qu’au début l’auteur insistait sur « ses seins alourdit de lait », moi je trouvais ça grave chelou, un poil pervers mais, okay, I got it !

Cette chronique touche à sa fin. Je ne sais pas si je vais continuer Le Trône de Fer car ce deuxième opus a été trop laborieux à lire pour moi. J’ai pensé à sauter les tomes du milieu et lire directement les ou le dernier car, au vu de la fidélité de l’adaptation, je sais déjà tout ce qu’il y a à savoir de l’histoire donc ça n’aurait pas d’impact. Je ne sais pas, j’suis pas du tout chaude pour me rajouter ne serait-ce qu’un bouquin en plus. Un jour, peut-être.


Les extraits que j’ai retenus

« […]— L’exil, dit-elle. Une coupe bien amère à boire…
— Une coupe autrement plus douce que celle que votre père servit aux enfants de Rhaegar… et plus généreuse que vous ne le méritez. Vos père et frères auront tout intérêt à vous accompagner. Tout l’or de lord Tywin ne sera pas de trop pour vous assurer une existence confortable – et louer des épées, sans quoi point de sécurité. Car, n’en doutez pas, la fureur de Robert vous traquera sans relâche, en quelque lieu que vous cherchiez refuge, et jusque dans la mort, s’il le faut. »
La reine se leva. « Et de ma propre fureur, lord Stark, demanda-t-elle d’un ton doux, pas un mot ? Que ne vous êtes-vous emparé jadis de la couronne ? elle était à prendre… Jaime m’a conté comment, l’ayant trouvé juché sur le Trône de Fer, le jour de la prise de Port-Réal, vous l’aviez contraint d’en descendre. Il vous suffisait de gravir les marches et de vous asseoir. Quelle erreur navrante.
— Vous ne sauriez vous figurer combien d’erreurs j’ai pu commettre, répliqua-t-il, mais je récuse celle-ci.
— Et pourtant, c’était une erreur, messire, insista Cersei. Lorsqu’on s’amuse au jeu des trônes, il faut vaincre ou périr, il n’y a pas de moyen terme. »
Elle rabattit son capuchon pour dissimuler l’outrage fait à son visage et, sans autre forme de procès, planta Ned là, dans les ténèbres du chêne-coeur et le grand silence du bois sacré, sous un firmament d’indigo. Une à une émergeaient les premières étoiles.

« Oyez mes paroles et soyez témoins de mon serrement, récitèrent-ils, emplissant à l’unisson l’obscurité croissante du bois sacré. La nuit se répand, et voici que débute ma garde. Jusqu’à ma mort, je la monterai. Je ne prendrai femme, ne tiendrai terres, n’engendrerai. Je ne porterai de couronne, n’acquerrai de gloire. Je vivrai et mourrai à mon poste. Je suis l’épée dans les ténèbres. Je suis le veilleur au rempart. Je suis le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l’aube, le cor qui secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains. Je voue mon existence et mon honneur à la Garde de Nuit, je les lui voue pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à venir. »

Tyrion connaissait la chanson. « Piques, soupira-t-il. Têtes. Créneaux.
— Voilà. Tu as tout de même retenu quelques-unes de mes leçons.
— Plus que vous ne vous figurez, Père », répliqua-t-il dans ton paisible. Il acheva son vin, reposa la coupe, songeur. Plus satisfait, dans un sens, qu’il n’avait cure de l’admettre. Trop hanté, dans l’autre, par le souvenir de la bataille de la veille pour ne pas se demander si cette nouvelle mission ne consistait pas à tenir à nouveau la gauche. « Pourquoi moi ? s’enquit-il d’un petit air penché. Pourquoi pas mon oncle ? Pourquoi pas ser Addam, ou ser Flement, ou lord Serrett ? Pourquoi pas quelqu’un de plus… grand ?
Lord Tywin se leva sèchement. « Tu es mon fils. »
Ce fut une illumination. Ah… ! songea Tyrion, tu le considères comme foutu. Espèce de salopard. Maintenant que Jaime est à tes yeux autant dire mort, tu n’as plus que moi… L’envie le tenaillait de le gifler, de lui cracher à la figure, de tirer son poignard et de lui arracher le cœur pour voir s’il était vraiment fait, comme l’assuraient les petites gens, de vieil or massif. Il se contenta de ne pas bouger, de ne pas moufter, de ne rien trahir de ses sentiments.

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