Turf Wars

Avatar, la Légende de Korra – spin-off, tome 1, Bryan Konietzko, Michael Dante DiMartino, Irene Koh, Killian Ng

Présentation

After a refreshing sojourn in the Spirit World, Korra and Asami return to Republic City but find nothing but political hijinks and human vs. spirit conflict! Pompous developer Wonyong Keum plans to turn the new spirit portal into an amusement park, potentially severing an already tumultuous connection with the spirits. At the city’s edge, Zhu Li enlists everyone she can to aid the thousands of hungry and homeless evacuees who have relocated there. Meanwhile, the Triple Threats’ ruthless new leader, Tokuga, is determined to unite the other triads under his rule, no matter the cost.

In order to get through it all, Korra and Asami vow to look out for cach other — but first, they’ve got to get better at being a team!

Chronicle

Part I

La première fois que j’avais regardé la série, j’avais pas capté que la relation d’Asami et Korra était en train d’évoluer. Moi je pensais naïvement qu’elles se faisaient des vacances entres meilleures copines. Après tout, on peut avoir des amis qu’on aime à la folie et sans aucune ambiguïté donc je n’avais pas tilté. Je trouve ça trop cool car force est d’admettre, les personnages féminins sont excellents mais les personnages masculins ont du mal à tenir la cadence. Perso, Mako m’a toujours paru incroyablement médiocre et ni à la hauteur de Korra ni d’Asami. Toutes les deux se correspondent bien, se valent entre elles et forment un couple harmonieux. Cependant, Korra a encore quelques efforts à fournir si elle veut mériter Asami.

Le problème de Korra, et c’est quelque chose qu’on observe durant toute la série animée, c’est qu’elle est un personnage un peu immature qui a beaucoup de mal à apprendre de son vécu et à se remettre en question. En fait, si on analyse bien chaque saison, on se rend compte qu’au fond, elle n’évolue pas beaucoup, elle ne sort pas “grandit“ de ses épreuves. On le voit encore très clairement dans ce tome. Elle est incapable de prendre le temps d’explorer ses nouveaux sentiments. Non, il faut tout de suite qu’elle aille faire son coming out à ses parents. C’est trop rapide pour rien. C’est dommage car je trouvais cool que le livre prenne le temps de développer ses sentiments mais finalement, pas plus que ça. Ensuite, elle veut carrément annoncer sa relation au reste du monde et se fâche contre son père quand il lui suggère plutôt d’être prudente, conseil plus qu’avisé. Je peux comprendre son impétuosité car au-delà d’être l’Avatar, elle a aussi sa propre personnalité. En revanche, j’ai du mal à saisir son irascibilité quasi systématique quand quelque chose ne lui plaît pas. Elle a un côté un peu enfant gâtée et elle manque trop de recul pour quelqu’un qui a vécu tout ce qu’elle a vécu. Elle fonce toujours tête baissée sans jamais se poser ne serait-ce qu’une minute pour réfléchir, comme on peut encore le voir avec ses joutes répétées avec Raiko.

Asami, elle, est tellement calme et posée, raisonnable et mesurée. Ça ne m’a pas étonné que ce soit elle qui fasse le premier pas et entreprend le baiser avec sa belle Avatar. Ça m’a rendu d’autant plus triste de voir qu’à la fin de cette première partie, Korra la rejette (car je suppose qu’elle doit se sentir déborder par tous ses problèmes) alors qu’Asami ne fait que lui témoigner son amour. Pourtant Korra peut compter sur son amie – sa chérie plutôt – et elle sait que toute l’équipe sera toujours là pour elle. Ils lui ont tous déjà prouvé plusieurs fois. Alors, pourquoi ce cinéma en cherchant à s’isoler ? A part blesser Asami, à quoi ça sert ? C’est dans ce sens-là que son personnage est immature, elle est incapable d’avoir une vue d’ensemble de la situation. 

Je tenais aussi à ajouter que le traitement du sujet LGBT est… bien, je crois ? Mais, donc, est-ce qu’on est dans un monde 100% gay friendly ou un monde qui ressemble au nôtre avec des homophobes à chaque coin de rue ? L’entourage de Korra accueille chaleureusement son coming out mais quand on nous dit qu’en fait, les nomades de l’air « embraced everyone, no matter their orientation », eh bien, je ne le savais pas. Leur peuple est inspiré des moines bouddhistes et, moi, je ne connais rien du bouddhisme donc, bien évidemment, je suis partie faire des recherches sur l’homosexualité dans le bouddhisme [purée, j’peux pas me contenter de juste lire un livre sans toujours devoir interroger tout ce qui est écrit ?! Je suis obligée de pousser les investigations pour vérifier l’exactitude des propos. Je n’en peux plus d’être comme ça haaaa] et j’apprends en effet (qu’on me corrige si je me trompe) que cette religion ne le condamne pas explicitement mais que les sociétés bouddhistes restent des sociétés “traditionnelles“ donc c’est pas non plus la folie. Bon, je suppose que les fils de l’air sont ahead of their time. Dans tous les cas, faudra éclaircir si oui ou non, l’orientation sexuelle de l’héroïne est un problème dans leur monde et donc un futur défi à relever pour elle ou pas car c’était pas clair du tout.

Dernière remarque concernant l’esthétique du roman graphique. Qu’est-ce qu’ils sont jolis les dessins, surtout le début dans le monde des esprits. J’ai kiffé le travail sur les couleurs, je valide graaave. Ça correspond bien à Korra ! Hâte de lire la suite !

Part II

Au fil des péripéties, je me suis aussi demandé la place que tenait Raiko dans tout ça parce que c’est vraiment un pauvre type, il n’y avait que lui de disponible pour représenter et défendre la cité ? Je me souviens que le conseil avait été remplacé après la saison 1 il me semble (mais je ne suis pas sûre), afin que le pouvoir soit plus équilibré et mieux réparti entre maîtres et profanes donc un président, Raiko, avait été élu. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il n’y a personne pour faire contrepoids à son pouvoir. Pourquoi ne pas avoir gardé le conseil comme contrepouvoir ou alors créer un “sénat“ pour contrôler Raiko et son gouvernement ? Si c’est pour passer d’un système pas top à un système encore pire, bah, c’est pas la peine, en fait. 

À part ça, j’ai lu sans trop me poser de questions donc honnêtement, je n’ai pas grand-chose à dire (pour une fois). J’avais oublié à quel point c’était cool de lire sans se poser de questions, juste lire et rien d’autre. Quand je n’ai pas de remarque à faire, ça veut dire que tout est okay. Allez, c’est parti pour la dernière !

Part III

Mon seul bémol cette fois-ci est à peu près similaire au bémol que j’avais évoqué pour la deuxième partie dans le sens où, bah, c’est un peu facile de tourner les choses de cette façon. Je parle du virage à 360° de Wonyong Keum qui a « generously donated his land » à la ville. Je comprends qu’Asami et l’Avatar lui ont sauvé la vie mais il reste un homme d’affaire avec son business à faire tourner. Ce terrain lui appartient, ça me paraît archi pas réaliste qu’il l’offre à la ville. En fait, ça devrait être le contraire. Il a été lésé dans ses biens, la ville doit (car, oui, elle le doit) réquisitionner voire le déposséder de ses terres. Dans ce cas, elle aurait dû le dédommager, là, ça me semble correct. Keum aurait même pu lui louer le terrain en attendant mais pour moi, il n’avait pas forcément à faire le bénévole, quoique c’est gentil de sa part.

Sinon, est-ce qu’on peut parler de la star de ce bouquin, j’ai nommé la handsome Asami ? Waouh, j’adore son personnage. C’est vrai qu’elle est très belle depuis sa première apparition dans la série animée mais je me rends compte pleinement de la magnificence du personnage. Non mais j’suis moi-même en train de tomber amoureuse d’elle, en fait. 

C’est une femme accomplie, intelligente, posée, riche, indépendante, gentille et infiniment sublime. Je suis sous le charme. Je me suis rendu compte de tout ça très exactement à ce moment-là :

La robe rouge, là. Elle m’irait grave bien, mais comme je passe toute mes journées en peignoir chez moi 😢😢  J’suis à deux de sortir mon gif de Carlo le Calamar. J’en peux vraiment plus de ma vie.

Je conclus donc cette chronique par le sketchbook de la fin, il est génial ! J’avais remarqué au cours de ce tome que les personnages secondaires ou qui font le décor devenaient de plus en plus typés ethniquement. On aperçoit des couleurs de peaux différentes, des visages de toutes les formes, des vêtements traditionnels, un voile, un sari, un ensemble, une robe etc. J’ai trouvé cela grave cool. J’aime voir de la diversité dans ce que je lis, c’est toujours un bonus qui fait plaisir. 

Mention spéciale pour le point colorimétrie de Killian NG que j’ai juste adoré ! Waouh, le travail sur les couleurs est dingue, ça doit prendre un temps monstre d’arriver au résultat final vu les tonnes de détails. Grand bravo, c’est impressionnant !

J’dois dire que j’ai beaucoup aimé me replonger dans le monde de Korra. Ça m’a rappelé ma découverte de la série la toute première fois. Je suis trop triste qu’une nouvelle saison ne soit pas prévu. J’ai besoin de nouveaux animés de l’Avatar. J’ai vu récemment qu’un film de Aang et ses amis adultes devraient sortir en 2025, c’est siii long mais j’ai hâte de voir ça.

NB : En 2025 (si j’suis encore de ce monde), je frôlerai la trentaine. Or, quand je regardais l’Avatar à la télé, je venais à peine d’entamer ma dizaine. Il n’a fallu que le temps d’un battement de cils pour que s’écoule vingt ans de jeunesse.