Avatar, le Dernier Maître de l’Air, tome 5, Gene Luen Yang, Bryan Konietzko, Michael Dante DiMartino, Gurihiru
Présentation
When Katara and Sokka return home to the Southern Water Tribe, they are shocked to find that it has gone from a small village to a bustling city! Malina, a Northerner, is behind the change and plans to unify the Water Tribes, but Gilak, a Southerner, leads a fierce rebellion to stop her. In the face of these two opposing tribes, Katara will have to make peace with her nostalgia and mistrust to save the home she loves from
being permanently torn apart.
Chronicle
Part I

Dans cette nouvelle aventure, on retrouve le Sud totalement transformé. Une copie édulcorée du Nord ? Oui, voilà, c’est ça. C’était cool de retrouver la tribu du sud mais elle n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était. La première fois qu’on l’a vu, dans la saison 1 de l’Avatar, c’était à peine un village de peut-être une vingtaine de personnes. Là, on retrouve une grande ville de glace en effervescence. D’où viennent tous ces gens ? Probablement du nord car la tribu sœur a décidé d’aider le sud à se reconstruire.
Au fil de mes lectures, je trouve que les problématiques commencent à se ressembler. C’est toujours les mêmes rouages pour les intrigues. Je pense que c’est normal car le monde est enfin en paix après cent ans de guerre qui l’ont brisé et empêcher d’évoluer. Il est donc en pleine mutation, en pleine modernisation et la question est de savoir si ces changements sont bons ou non.
Ce qui est intéressant avec cette série, c’est qu’elle pose toujours la notion d’harmonie avec la nature. C’est le propre de la maîtrise des quatre éléments. Or, leur monde est aux prémices de l’industrialisation. Dans cette partie, on n’aborde pas les sujets écologiques (ça ne saurait tarder) mais on voit déjà les défis et les enjeux qui découlent de cette situation. Ce tome est clairement une suite des réflexions abordées dans The Rift. Par ailleurs, l’évolution des technologies permet aux profanes de devenir les « égaux » des maîtres. C’est le thème de toute la saison 1 de La Légende de Korra. Et j’trouve que c’est un sujet tellement pertinent, dommage qu’il n’a pas été plus développé dans le spin-off de Korra. Comment trouver le bon équilibre entre maîtres et profanes ? Les uns sont à la merci des autres. Les machines compensent alors ce que la nature ne leur a pas donné.
En parallèle, on est étonné de voir le père de Sokka et Katara refaire sa vie avec une femme qui semble si différente de lui. J’ai bien aimé que Katara lui laisse sa chance comme son père a laissé sa chance à Aang (bon, c’est l’avatar qui a sauvé le monde et en plus, c’est une crème, donc j’vois pas comment il aurait pu lui être hostile).
Enfin, je remarque un truc super cool : nos héros grandissent ! Sokka ressemble de plus en plus à un homme, en tout cas, il est dessiné comme tel, ce n’est plus un ado. Surtout, Aang est enfiiiin plus grand que Katara ! Notre petit maître devient un grand garçon, ça fait chaud au cœur de voir nos enfants grandir.
Extrait que j’ai retenu

— […] No offense, what if you’re being blinded by your feelings?!
— You’re old enough now that we can talk about these things. You know what it’s like to be in love, right?
— … Yeah.
— So you know that the right kind of love, the kind that’s real, that sacrifices, that kind of love doesn’t blind you. It actually helps you see.

Part II
Un peu déçue de cette deuxième partie. J’aime pas du tout la manière dont est traité le sujet. Un côté est tout blanc et l’autre côté est tout noir. Les deux positions se valent, les deux se défendent mais c’est dommage que les personnages soient tellement poussés dans leurs retranchements qu’ils sont incapables de faire la part des choses. Je sais que c’est plus simple de construire un scénario où les deux camps s’affrontent explicitement car ça permet de désigner tout de suite qui sont les méchants et qui sont les gentils et du coup, c’est moins compliqué d’écrire une fin où tout le monde devrait être plus ou moins content autour d’un compromis (on verra ce que réserve la troisième partie). Cependant, il aurait fallu nuancer les personnages au lieu de les rendre aussi bornés. Là, j’ai l’impression d’avoir juste lu une histoire de cons qui n’arrivent pas à voir plus loin que le bout de leurs nez.

Comme je disais, les deux positions se valent autant l’une que l’autre mais le côté blanc/noir est tellement grossier et mal fait qu’en fait, je décidais juste de ne plus soutenir personne. Y’avait pas besoin de faire un Gilak aussi perfide. Son point de vue n’est pas mauvais, il part même d’inquiétudes qui sont réelles et fondées mais comme le mec veut juste tuer tout le monde, il est impossible d’adhérer à sa rébellion. En face, Hakoda, supposé être le “gentil“ n’est pas non plus convaincant car il est à côté de la plaque et présente le niveau de réflexion d’une huître. Hakoda est peut-être le head chieftain actuel, or, la tribu de l’eau forme originellement une société sans grand chef, tout le monde est à peu près l’égal de tout le monde comme pour les fils de l’air. Dans ce cas, pourquoi ne pas créer un système démocratique où chaque fils de l’eau aurait son mot à dire ? La tribu est majoritairement opposée aux ingérences étrangères alors pourquoi Hakoda s’obstine à vouloir ramener tout l’univers au pôle sud ? N’entend-il pas son peuple ? Ce n’est certainement pas à lui de décider tout seul mais, en tout cas, c’est ce qu’il fait. Et avant de vouloir créer des relations diplomatiques avec les autres nations, des ambassades, des usines de multinationales etc. il ferait mieux de rebâtir et solidifier la tribu pour commencer. Il fait les choses à l’envers, lui.
En fait, le gros problème de ce tome, c’est que les personnages sont dans des extrêmes totalement inutiles et ridicules sur lesquels reposent tous les enjeux de l’intrigue. J’en vois pas du tout l’intérêt. On retrouve le même souci que dans The Rift avec un scénario qui est, au final, peu travaillé, sans nuance, enfantin.
Pas ouf tout ça. Voyons maintenant ce que donne la partie III.

Part III

Cette dernière partie comporte seulement une quinzaine de pages aussitôt lues qui nous présente la situation finale. Pas de quoi casser des briques. Tous les personnages sont contents à la fin sans que les problèmes rencontrés au cours des péripéties ne soient vraiment résolus. Fin, j’veux dire, tout reste en suspens, aucun semblant de réponse n’ait apporté.
Il ne suffit pas de
voir le spoil
faire mourir le grand méchant de l’histoire pour que ça se finisse en happy end. Que je sache, le peuple était du côté de Gilak mais comme il est mort, c’est bon, du coup ? La rébellion est morte avec lui ?Dans la scène finale où on peut tous les voir réunis autour d’un bon gros repas des familles, on remarque que Maliq, qui était aussi un antagoniste dans l’histoire, n’est pas présent alors que sa sœur l’est, mais lui et Malina ne sont pas censés être inséparables ? Le fait d’effacer si lourdement les opposants pour faire comme si tout est bien qui finit bien, c’est un peu prendre les lecteurs pour des cons – pour des enfants – si vous voulez mon avis.
Bon, du coup, comme tout le monde est content, eh bien, tout le monde fait la paix. Katara accepte enfin que le monde change et que le sud ne ressemble plus à ce qu’elle connaissait. Elle fait la paix avec Malina. Les deux petites qui ne voulaient pas waterbender accepter maintenant de waterbender et enfin, le projet de grosse raffinerie tient toujours et l’usine va être construite.
Les spin-off de l’Avatar avaient tellement bien commencé. J’ai lu les deux premiers tomes il y a des années donc peut-être que je n’avais pas fait attention à tous les détails mais dans mes souvenirs, ils étaient vraiment super. Or, les deux derniers valent tout juste la peine d’être lus. Il m’en reste encore dans ma pile à lire pour terminer les comics mais je pense que je vais faire une pause (pas de quatre ans cette fois-ci !) J’ai bien envie de découvrir les aventures de Korra. Ouais, j’crois qu’on va faire ça !
