Six of Crows

Six of Crows, tome 1, Leigh Bardugo
tome 2

Présentation

Les bas-fonds de Ketterdam s’organisent en gangs rivaux. L’homme le plus ambitieux et le plus jeune de la pègre est Kaz Brekker : aussi brillant que mystérieux, aussi charismatique que dangereux, et surtout, connu pour être un voleur hors pair. Prêt à tout pour de l’argent, il accepte la mission du riche marchand Van Eck : délivrer un savant du palais de Glace, réputé imprenable. Ce prisonnier est l’inventeur du jurda parem, une drogue multipliant sans limite les pouvoirs surnaturels de la caste des magiciens : les Grishas. Une drogue qui, tombée dans les mauvaises mains, risque d’engendrer un chaos irréversible.

12/20

Chronicle

En ce moment, je m’éloigne beaucoup (beaucoup trop) de la liste de mes envies. Ce bouquin n’en faisait pas partie. En fait, j’étais à la médiathèque pour rendre des livres quand j’entendis (pourquoi je parle au passé simple ?) des gens derrière moi parler de Six of Crows et d’à quel point c’était une de leurs meilleurs sagas jamais lues. Eh, il m’en faut pas plus, hein.

Une semaine après, watch me lire les aventures des six bandits de Ketterdam. J’avais entendu parler de cette série très sommairement mais je m’y étais jamais intéressée plus que ça donc c’était cool de lire un truc à peu près récent et dont les gens parlent. Seulement, j’dois dire que je ne partage pas l’avis général à propos de cette lecture. Est-ce moi qui suis outrageusement difficile ou est-ce que le livre est un peu overrated à cause de l’adaptation ? Je regarderai Shadow and Bone, j’vous dirai ça (pour peu que ça intéresse quelqu’un).

En vrai, j’aurais peut-être bien fait de regarder l’adaptation Netflix avant de commencer Six of Crows car moi, je n’ai pas lu la trilogie Grisha ! J’avais vu qu’elle n’était pas indispensable pour comprendre et je n’avais de toute façon pas envie de la lire. Ce qui m’a motivé à m’engager là-dedans hormis les bouquineurs inconnus de la médiathèque, c’est le fait que ce soit une duologie, donc quelque chose qui se lit vite ! Un des trucs les plus relous dans lequel je m’embarque malheureusement trop régulièrement, c’est les séries à rallonge avec dix millions de tomes et vous savez comme j’ai du mal à abandonner une série en cours même quand elle ne me plaît pas. Rien qu’un exemple la semaine dernière où j’ai commencé Le Trône de Fer. J’dis pas que je regrette mais j’sais que je vais mettre du temps à arriver au bout et ça me fait chier 😩

J’aime trop digresser dans mes chroniques. Bon, la première chose qui m’a dérangé en ouvrant Six of Crows, c’est le fait que j’avais du mal à suivre ce qu’il se passait. Le chapitre un fait office de prologue et nous fait découvrir la grande menace qui plane au-dessus du monde et la raison de toute cette histoire : le jurda parem. Seulement, moi je ne suis pas du tout familière du Grishaverse, tout m’est inconnu, donc je ne comprenais pas le jargon du livre. Pourquoi ne pas définir les nouveaux mots employés histoire de donner un peu de contexte ?  J’ai pas du tout aimé ce premier chapitre à cause de ça, j’comprenais pas vraiment l’univers dans lequel j’embarquais sans qu’il m’intéresse outre mesure d’ailleurs. Par conséquent, ma lecture du début était un peu laborieuse mais je me disais qu’on aurait au bout d’un moment des explications sur le fonctionnement de cette univers pour les nouveaux lecteurs comme moi. Bah, pas du tout, les explications ne sont jamais arrivées. Y’avait trop de noms, trop de perso et un vocabulaire incompréhensible pour la non initiée que j’étais. Ainsi, j’avais lu une centaine de pages et je n’arrivais toujours pas à entrer dans l’histoire, j’dirais même à entrer dans le texte. Les descriptions sont d’une chiantise en plus de n’être pas très claires, j’avais du mal à imaginer. Puis y’avait des formules un peu bizarre, quoi. J’en ai retenu deux :

  • « Kefta » ? Ça c’était le mot un peu drôle. Une (un ?) kefta est un vêtement de Grisha dans cet univers. Dans notre univers (le mien en tout cas), c’est des boulettes de viande haché épicé et ça s’arrête là. En fait, j’ai trouvé le terme curieux à employer ici parce que c’est un terme nul dans le sens où ce n’est pas un mot très inspirant ni même mélodieux avec de belles sonorités. C’est pas un mot stylé, genre j’me vois pas sortir dehors et dire “purée il fait frisquet, j’aurais dû prendre ma kefta“ ça n’a aucun sens 😂
  • Le deuxième point, c’est « navire négrier » qui est répété à tout bout de champ dans le livre car certaines contrées de ce monde pratiquent l’esclavage. D’accord, mais pourquoi négrier ? Pour moi, c’est trop une faute de glisser du vocabulaire connoté et réel à des fantasy qui n’ont rien à voir. Les négriers sont des navires qui transportaient des esclaves noirs (d’où le nom) pour en faire commerce. On a là une économie dont les fondements ne reposent que sur des théories racistes abjectes. Dans le livre, il n’est pas question d’esclaves noirs (même s’il est question de racisme). Négrier est un terme qui fait référence à des faits historiques dont on ne peut pas le défaire. C’est trop connoté. En fait, je pense que c’est clairement une faute de traduction car, en anglais, on dirait slave ship qui a été, je présume, maladroitement traduit par navire négrier. 99.99% des gens ne font pas attention à ce genre de trucs, moi je fais partie du 0.01% qui laisse pas passer ces détails. J’suis carrément ce qu’on pourrait appeler une “sensitive reader“. Purée, j’en ai tellement marre d’être aussi pointilleuse, c’est pour ça que je ne suis pas heureuse dans ma vie. Lâaaaache du leste, rebeue !!

Bref, est-ce qu’il valait la peine d’écrire tout un paragraphe sur ça ?
Ahh oui, pendant que je suis sur la traduction, je voulais ajouter autre chose : les négations c’est pour les chiens ? Y’a jamais de “ne“ dans les négations du texte. C’est très oral comme formulation, et encore. J’ai pas [moi, j’ai le droit de ne pas mettre de “ne“ car c’est mon FunkyStyle d’écriture qui le veut !] apprécié, ça ne rajoutait rien de plus au style mis à part que je le remarque – et pas dans le bon sens.

Autre chose (encoooore) : la mise en page, on en parle ?? J’étais dépassée. Bah alors, on se relit pas avant les tirages ? Mais qui est le stagiaire qui a fait ça ? Y’avait pleins de chapitres notamment dans la deuxième moitié du livre où les titres n’étaient pas à la bonne place. Le chap d’avant n’était pas encore fini que le titre s’insérait sur la dernière page du chap et celui d’après continuait la page suivante. Non, vraiment, refaites (ou faites) un petit contrôle avant impression, c’est un bon conseil à suivre. Décidément, Le Livre de Poche Jeunesse, va falloir se réveiller, hein. La mise en page, la traduction, les coquilles… on a vu mieux comme travail d’édition. J’vous accorde la couverture et le format poche que j’aime beaucoup mais des erreurs aussi grossières de mise en page sont impardonnables. J’ai lu des épreuves avec des meilleurs mises en forme que ça.

Reprenons le fil de notre critique. Comme je disais, malgré les pages qui défilent, je n’arrivais pas à rentrer dedans. J’avais du mal à me concentrer sur l’action, mon esprit vagabondait à chaque paragraphe et ce sur les trois quarts du bouquin. Je déteste quand ça me fait ça, ça multiplie trop le temps de lecture car on est toujours obligé de refocus. Pourtant, j’dirais pas non plus que c’était inintéressant à lire mais y’a quelque chose qui a fait que je n’ai pas accroché indépendamment de l’intrigue que je trouve cool. J’pense que mon principal problème était la narration. Le récit des aventures de notre team de choc ne m’a pas fait vibrer alors qu’ils vivaient pleins de trucs rocambolesques. 

Maintenant, intéressons-nous aux angles de l’intrigue. Ma première remarque concerne les drüskelle. Qui sont ces malades mentaux ? Je me demandais au début pourquoi ils chassaient les Grisha avec tant de haine, peut-être que c’est expliqué dans la trilogie Grisha, je n’avais pas moyen de le savoir. En attendant, moi je les ai détesté, purée le niveau de racisme est phénoménal. J’vois pas comment Nina a pu tomber amoureuse de Matthias. L’autrice a voulu nous ajouter une petite boucle ‘amour interdit’ dans le scénario mais quand on sait que le peuple de Matthias brûle les semblables de Nina dans des bûchers festifs pour la seule raison qu’ils ont des pouvoirs magiques sans oublier qu’il lui prend parfois de vouloir la tuer sur le chemin vers le palais de Glace, bon, ça m’aurait pas choqué qu’elle soit un peu plus agressive envers lui.

C’est pas la seule love story que nous offre Six of Crows. Pourquoi n’avoir qu’un amoureux tourmenté quand on peut en avoir deux ? Kaz est le ténébreux chef de la bande, dangereux, impitoyable, sans coeur, sauf quand il s’agit de la douce Inej pour laquelle il nourrit un tourbillon de sentiments en tout genre mais qu’il est incapable de lui exprimer. C’est dans ces moments-là qu’on voit à quel point le personnage est jeune. Allez, c’est pas la fin du monde de dire “je t’aime“ à quelqu’un qui t’aime aussi. Ahh, l’amour, c’est dur quand on est jeune. Petite parenthèse d’ailleurs sur le dessin d’Inej. J’ai bien aimé la présentation au début du livre de tous les personnages en dessin. Seulement, ça aurait été bien de dessiner des personnages qui ressemblent vraiment aux personnages. Je capte pas les différences physiques entre les ethnies. Donc Inej est une brownskin si je comprends bien ? Moi je l’ai imaginé comme une caucasienne quasiment tout le long, fallait le dire dès le début ! Pour revenir à Kaz, on comprend que notre jeune terreur

voir le spoil est tourmenté par sa mésaventure d’enfance qui a coûté la vie à son frère. C’est vrai que c’était très triste, la séquence la plus triste de ce roman.

Mais di show must go on. On arrive à la partie 5 où toute l’action de l’intrigue se déroule. Au début, je m’étais demandée pourquoi c’était la seule partie où les chapitres avaient des titres et non pas juste des numéros comme le reste : parce que c’est un compte à rebours. J’ai bien aimé, ça donnait plus d’énergie au récit donc je suis rentrée un peu plus dedans mais pas suffisamment toutefois. En plus, y’a un truc dans cette partie que je n’ai pas compris. Premièrement, malgré le dessin du palais de Glace, je n’arrivais pas à bien visualiser l’édifice. Y’a des trucs en verre partout, des ci, des ça, j’voyais à peu près à quoi ça devait ressembler mais ça restait flou. Ça nous amène alors au chapitre 39 qui relate leur évasion du palais et auquel je n’ai rien compris. Inej est censée être à un bout du truc et Jesper à l’autre bout mais elle réussi à échapper à ses geôliers et d’un coup, nos amis se retrouvent, ensuite y’a un gros mur en verre qu’ils explosent et comme par hasard, ils atterrissent sur un tank, un engin de l’ennemi que, miraculeusement, ils arrivent à manoeuvrer. C’est donc comme ça que nos héros vont exploser le portail et retrouver leur liberté tout ça pendant qu’une cinquantaine de gardes entraînés leur courent après. Ils ont en de la chance. 

Même si la partie 6 débute de cette façon, elle reste mon passage préféré du livre. Ça ne m’a bien évidemment pas empêché de lever les yeux au ciel lors du semblant de déclaration d’amour entre Inej et Kaz où on aurait pu croire qu’on pourrait passer à autre chose, mais non. Le mec lui dit qu’il la veut elle donc elle lui demande comment en lui tendant mille et une perches et lui devient muet. Mais quel intérêt de lui dire que tu la veux, alors ? Ils ont terminé leur casse et la mission est réussi, ils ont presque tout pour être heureux mais c’est sans compter sur le syndrome de l’amoureux tourmenté. Plus relou tu meurs. 

Et voilàtipa que

voir le spoil toute cette mission pour laquelle ils ont risqué leurs vies était une imposture ! Bon, qui est étonné ? On a compris que Van Eck allait le tromper dès leur première rencontre. Pourtant, Kaz s’est déjà fait avoir de la même façon étant plus jeune et retombe encore dans le piège. Il n’a jamais vu le Conseil des marchands pour conclure l’accord et tout reposait seulement sur la parole de Van Eck qu’il ne connaît pas plus que ça. Le deal était chelou dès le départ. Puis pourquoi pendant les affrontements entre notre team et les Grisha de Van Eck, ces derniers se battaient contre Inej au corps à corps alors qu’ils ont des pouvoirs ? Mouais.

Et enfin, je voulais faire remarquer que l’avant-dernier chapitre, le 45, où nous sommes censés nous situer du point de vue Kaz est un peu confus parce qu’on jongle entre le point de vue Kaz et celui de Jesper. Faut savoir focus, c’est soit l’un soit l’autre, pas les deux en même temps sauf si d’un coup, on décide que la narration est omnisciente. Puis en parlant de ça, j’ajoute aussi qu’on a du mal à délimiter les passages où on plonge dans les souvenirs des perso de ce qu’il se passe dans le temps présent. Par exemple, quand Matthias se remémore comment lui et Nina ont survécu à leur naufrage, les souvenirs se mélangeaient avec le temps présent et j’ai trouvé que c’était cafouilleux.

Encore une chronique beaucoup trop longue. J’en peux plus d’écrire autant, ça ne donne pas envie de lire quand c’est à rallonge, c’est ennuyant et ça prend du temps, par dessus le marché ! Peut-être qu’il faudrait que je limite mon nombre de mots ou alors que je rentre moins dans les détails mais dans ce cas, je risque de perdre en exactitude. Ce paragraphe est totalement hors-sujet, j’écris en réfléchissant. La longueur de mes chroniques est en train de devenir un vrai problème pour moi. Si j’avais des lecteurs, j’aurais grave lancé un sondage car j’ai besoin d’avoir un avis extérieur à confronter. Mais personne lit mes chroniques ! Purée, j’tourne vraiment en rond.

En fait, comme je raconte trop ma vie dans mes reviews, les gens ne peuvent pas capter de quoi je parle sauf s’ils lisent mes chroniques dans l’ordre alors que je ne les poste même pas dans l’ordre. Mais quel cauchemar.

Amel, est-ce que tu peux la fermer et conclure ce billet ?

Oui, je peux. J’dirais donc que même si j’ai aimé la fin du tome, c’est-à-dire un sixième du livre, ç’a été limite impossible de rentrer dans le reste de l’histoire. J’avais vraiment envie d’avancer dans la lecture et ce n’est pas comme si je n’avais pas aimé mais j’ai pas autant accroché que je le voulais. Le fait que je ne captais pas trop le monde des héros a joué en la défaveur du bouquin. Ça m’a fait survoler l’histoire au lieu de plonger dedans. Tout le long, j’avais comme l’impression d’être dans l’attente d’une action ou d’un truc qui n’est jamais arrivé. 
Toujours est-il que j’ai hâte de connaître la fin ! Et je vais tenter de regarder l’adaptation de Grisha sur Netflix, ça m’apportera peut-être des réponses ou au moins une autre vision de cet univers.

Update : J’ai regardé Shadow and Bone. J’ai mis quatre jours à finir l’épisode 1 car j’avais (encore !) du mal à rentrer dedans mais j’ai bien fait de persévérer car j’ai aimé la fin et du coup, j’ai continué. J’en suis à l’épisode 5, c’est pas trop mal. Juste une question : on voit notre petite équipe réduite qui doit s’introduire au Little Palace pour kidnapper Alina donc c’est la même sauce que pour Six of Crows ? Génial le recyclage d’intrigue 🤙🏼


Les extraits que j’ai choisis

Kaz ne pouvait distinguer les traits d’Inej dans le noir, mais il sentait son regard désapprobateur.
— La cupidité est ton seul Dieu.
Il se retint de rire. 
— Non, Inej. La cupidité courbe l’échine devant moi. C’est mon serviteur et mon levier.
— Alors quel dieu sers-tu ?
— Celui qui me rendra riche.
— Ce n’est pas ce que font les dieux.
— Alors ils ne servent rien. 
Elle poussa un soupir exaspéré. Malgré tout ce qu’elle avait traversé, Inej avait encore foi dans les dieux de Suli. Kaz le savait et ne perdait pas une occasion de se moquer d’elle. Il regrettait de ne pouvoir lire son expression à cet instant. La petite ride qui se creusait entre ses sourcils noirs lui apportait toujours une profonde satisfaction.
— Comment tu savais que j’arriverais à temps sur Van Daal ?
— Parce que tu y arrives toujours.
— Tu aurais dû me prévenir.
— Je me disais que tes dieux apprécieraient ce défi.
Elle se tut un long moment, puis il entendit sa voix derrière.
— Les hommes rient des dieux jusqu’à ce qu’ils aient besoin d’eux, Kaz.
Et il comprit qu’elle venait de partir.

Tu veux que je te révèle le secret du véritable amour ? lui avait demandé son père un jour. Un ami à moi n’arrêtait pas de me dire que les femmes aimaient les fleurs. Il avait beaucoup d’aventures, mais il n’a jamais réussi à trouver d’épouse. Tu sais pourquoi ? Parce que les femmes aiment peut-être les fleurs, oui, mais une seule femme aime le parfum des mauves à la fin de l’été parce qu’il lui rappelle le jardin de sa grand-mère. Une seule femme aime les fleurs de cerisiers dans une tasse bleue. Une seule femme aime les géraniums sauvages.
C’est Maman ! s’était écriée Inej.
Oui, Maman aime les géraniums sauvages parce que aucune autre fleur n’a vraiment la même couleur, et elle prétend que quand elle casse une tige pour placer un brin sur son oreille, le monde entier se met à sentir l’été. Beaucoup de garçons t’apporteront des fleurs. Mais un jour, tu rencontreras celui qui saura quelle est ta fleur préférée, ta chanson préférée, ton bonbon préféré. Et même s’il est trop pauvre pour te les offrir, cela n’aura aucune importance parce qu’il aura pris le temps de te connaître comme personne. Il sera le seul à gagner ton cœur.

— Parfait. Si Pekka Rollins nous tue tous, je vais demander au fantôme de Jesper d’apprendre à mon fantôme à jouer de la flûte pour pouvoir taper sur les nerfs de ton fantôme.
Les lèvres de Brekker se tordirent en un rictus amusé.
— Je vais engager le fantôme de Matthias pour qu’il botte les fesses à ton fantôme.
— Mon fantôme ne se liguera jamais à ton fantôme, rétorqua Matthias avant de se demander si l’air de la mer ne lui grillait pas les neurones.

Matthias, le premier, parvint à se redresser. Il fut tenté de partir seul pour trouver un refuge. Elle était à genoux, écroulée, les cheveux trempés et dégoulinant sur son visage. Il avait le sentiment qu’elle pourrait s’écrouler sur place, et ne plus jamais se relever.
Il fit un pas, un deuxième. Mais il se retourna. Quelles que fussent ses raisons, elle lui avait sauvé la vie. Pas une seule fois, mais encore et encore, toute la nuit. Il avait une dette de sang.
Il revint vers elle en chancelant et lui tendit la main.
Quand elle leva les yeux vers lui, son regard affichait un mélange de mépris et de fatigue. Il y vit la honte qui accompagne toujours la gratitude, et il savait qu’en cet instant, elle était son reflet. Elle ne voulait rien lui devoir.

Inej observa leur groupe improbable. Pieds nus, tremblant dans leurs habits de détenus, leurs traits éclairés par la lumière qui filtrait du dôme et adoucis par la brume.
Qu’est-ce qui les liait ? La cupidité ? Le désespoir ? L’idée que si l’un d’eux disparaissait ce soir, personne n’irait à sa recherche ? Si Inej mourrait cette nuit, personne ne verserait la moindre larme pour celle qu’elle était devenue. Elle n’avait plus de famille. Rien que les partenaires auprès desquels elle se battait. Peut-être qu’elle devait se montrer reconnaissante pour ça aussi.
Ce fut elle qui prit la parole en premier.
— Pas de sanglots.
— Pas de tombeaux, répliquèrent les autres.

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