Journal d’un Vampire, tome 4, L. J. Smith
Présentation
Stefan a été capturé et enfermé dans le Royaume des Ombres, une dimension parallèle où règnent démons et damnés. Elena est prête à tout pour le retrouver. Même à enchaîner son destin au diabolique Damon, seul capable de l’aider à découvrir la clé qui libèrera Stefan.
Leur quête est périlleuse, leurs ennemis chaque fois plus nombreux… et plus cruels. Au fond du gouffre, Elena va devoir lutter contre tous, et contre elle-même, pour sauver celui qu’elle aime. Stefan ? ou Damon ?
LES ÂMES DE L’OMBRE SE DECHAÎNENT.
LA TENSION DÉCUPLE LA PASSION.
0/20
Chronicle
Le tome 3 avait bousillé ma fin d’année livresque 2022, le tome 4 me bousille mon début d’année 2023. Ça fait deux mois que j’essaye de le lire. Je me suis motivée ces trois derniers jours à boucler ce cauchemar parce que je n’ai tout simplement plus le temps de bloquer des mois sur un livre ! Franchement, je suis trop dégoutée, pas de ce sale navet mais de moi-même. J’ai du mal à me discipliner, à respecter mes deadlines, à monitorer mes reading playlists. Étant au chômage, ça devrait me laisser le temps de lire et de travailler sur le blog mais non, au lieu de ça je perds mon temps (mon temps précieux, moi qui manque déjà de tellement de temps) dans des bêtises. Je vais ajouter L. J. Smith dans la liste de mes ennemis.
Je voulais lire ce quatrième volet car je souhaitais laisser une chance à la série de se rattraper et par-dessus tout car j’ai beaucoup de mal à tolérer une série non terminé dans ma Biblio. J’en peux plus d’être maniaco-obsessionnelle. Il faut sachez que je me fais vraiment violence pour m’arrêter là mais je suis forcée de reconnaître que, pour le coup, onze tomes, c’est trop pour moi. Trop trop long, j’peux pas – j’peux plus – perdre mon temps sur une série de navets plus nuls les uns que les autres.
Ainsi, j’écris ma dernière chronique pour Journal d’un Vampire. Quand je ne peux pas finir un bouquin car il est beaucoup trop naze comme c’est le cas ici, ma règle est de lire au moins un quart du livre pour pouvoir fournir une chronique satisfaisante. Je me suis donc arrêtée à la page 141 et pour la bonne forme, j’ai également lu les deux derniers chapitres histoire d’avoir une vue d’ensemble.
Commençons pas le début. Ce tome est comme celui d’avant en pire. Ce qui le rend pire, c’est la répétition, le statisme de la narration. C’est horrible de lire et relire à l’infini les mêmes choses godichonnes sans qu’absolument rien ne se passe à côté. Dans le quart de livre que j’ai lu, il n’y a littéralement AUCUNE action. Rien ne bouge ! L’autrice elle-même devait se faire chier en écrivant ça, en fait. C’est d’un ennui, je n’imagine pas à quel point ça a dû être fastidieux à écrire. C’est Le mot qui sied : fastidieux pour rien, écrire tout ça de néant sans but, j’en reviens pas.
Franchement, c’est une plaie à lire. Rien que la vue de la couverture donne envie de se suicider. Tout le propos du livre ne tient qu’a deux choses qui sont, comme je le disais, répétées inlassablement : le triangle amoureux d’Elena et l’éloge de cette dernière. Pour résumer les amours de la pimprenelle, je vais citer le bouquin lui-même qui le formule à la perfection : des « bêtises d’amoureux ». Voilà, la narration n’est qu’un enchaînement de phrases ridicules de bêtises d’amoureux. Je parlais déjà du ridicule des dialogues dans la review précédente et ça s’est juste empiré. Le deuxième grand propos du livre est de montrer à quel point Elena est parfaite. Ça faisait longtemps que je n’avais pas employé mon expression “overdose de perfection“ et bien là, on est dans ce qu’il se fait de pire en la matière. Vous rendez-vous compte que l’autrice développe à répétition sur des pages entières quasiment sans interruption à quel point Elena est belle et pure et parfaite et innocente et généreuse ? Je trouve ça limite dingue. Elle parle d’Elena comme une déesse de la beauté que les hommes vénèrent mais elle doit avoir 16 ans. Comment pourrait-elle, comme elle se plaît souvent à le dire, connaître aussi bien les hommes à son si jeune âge en sachant qu’elle est morte entre-temps ? Je veux bien croire qu’elle connaît les garçons mais j’pense pas qu’elle ait connu autant d’hommes que ça.
« Elle le regarda avec les grands yeux bleus que bien trop d’hommes trouvaient irrésistibles. »
Quels hommes, exactement ?
J’ai envie de vous mettre un extrait un peu long mais il résume tout à fait les 141 pages que je viens de me taper :
« À vrai dire, c’était difficile pour n’importe qui, homme ou femme, de rester fâché très longtemps contre Elena Gilbert. On ne pouvait dire ni qu’elle était trop exubérante, comme Bonnie, ni qu’elle était trop sereine, comme Meredith. Elle était assez douce pour compenser son esprit brillant, vif et toujours en ébullition, assez généreuse pour se faire pardonner son égocentrisme avoué, et assez tordue pour être sûre que personne ne la prendrait jamais pour une fille « normale » Elle était profondément fidèle à ses amis et assez clémente pour ne considérer presque personne comme un ennemi, exception faite des kitsune et des Anciens. Elle était honnête, franche et affectueuse, et bien sûr elle avait un côté sombre, que ses amis qualifiaient simplement de sauvage mais que Damon reconnaissait pour ce qu’il était réellement. Ça contrebalançait son tempérament parfois naïf, doux et sincère, des qualités dont Damon se serait volontiers passé pour ce voyage.
Oh, et une dernière chose : Elena Gilbert était d’une telle beauté que tous ses défauts n’avaient aucune importance. »
Et c’est comme ça tout le long. 0 action, 0 activité, juste des lancers de fleurs à Elena à tout bout de champ. Comment est-il humainement possible de finir un livre pareil ?
Du reste, Elena n’attire pas beaucoup d’empathie. Son côté être de lumière d’une pureté éthérée isole son personnage qui semble inatteignable pour le lecteur. Ça lui donne un air supérieur qui la dessert totalement. Et alors quand elle se permet de juger Caroline à coup de :
« […] j’ai le sentiment que Caroline a trahi toutes les filles de la planète. Car la majorité d’entre elles ne sont pas des menteuses pathologiques et n’iraient pas inventer un truc pareil pour faire accuser à tort un garçon. En agissant ainsi, elle a fait la honte de toutes les filles. »
Épargnez-moi cette fausses sororité entre filles alors que ce discours puant est digne d’un incel. « Elle a fait la honte de toutes les filles. » pourquoi l’autrice l’a fait parler comme si elle avait neuf ans ? Et dois-je rappeler que Caroline est possédée et pas dans son état normal ? Elle pourrait être plus compréhensive notre être des lumières.
La L. J. n’est pas à son premier coup. Quelques pages plus tard, on a le droit à un très bel euphémisme pour nous expliquer que « les Européens ont chassé les Indiens d’Amérique de chez eux ». Chasser, vraiment ? Je rajoute donc ce terme dans la liste des synonymes de génocide.
Concernant l’intrigue, on a deux fils le premier se concentrant sur le trio Elena/Damon/Matt partis à la recherche de Stefan et le deuxième à propos de Bonnie et Meredith restées sur place pour s’occuper du problème Caroline. Celui de Bonnie et Meredith est le moins chiant des deux mais malheureusement cela concernait à peine une quinzaine de pages dans les 141. Pourtant, savoir que
voir le spoil
Caroline était enceinte et en train de se transformer en un espèce de monstre diabolique était un fait de l’histoire plutôt intéressant mais du coup, on n’en saura pas plus sur ça.Non, l’autrice nous fait plutôt l’honneur de centrer le début sur Elena, Damon et Matt qui tient la chandelle de nos deux zigotos dont la mission est de sauver Stefan du Royaume des Ombres. Elena dort dans la Jaguar, Damon conduit la Jaguar, Elena sort de la Jaguar, Matt tombe sur la Jaguar, Elena rentre dans la Jaguar, Damon arrive devant la Jaguar…
L’histoire entre Elena et Damon est beaucoup trop à chier. C’est une horreur et je pèse mes mots. Damon m’est absolument antipathique, il joue tellement mal. J’ai trouvé d’un ridicule qu’il se mette en colère contre elle pour cacher ses sentiments à deux balles car il ressent de l’attirance pour cette dernière. Il a 500 ans ou 12 ans et demi ? Y’a genre une espèce de tension sexuelle entre eux mais qui n’est jamais dite explicitement car notre chère Elena est trop pure pour qu’on puisse ne serait-ce que faire allusion à cela. Or, Elena n’est pas justement la fille qui est censée plaire à tous les hommes et à qui personne ne résiste ?
« Damon cligna des yeux, l’air déstabilisé.
— Elle a dit qu’avant ma rencontre avec Stefan, j’étais…
Elena bloqua sur le dernier mot.
— Que j’étais… facile.
Damon serra les dents et rougit violemment, comme s’il avait pris un coup de poing qu’il n’avait pas vu venir. »
Oh, pauvre petite créature.
Elena est tellement fraîche et sexy et est sortie avec tellement de mecs avant Stefan car son but était de se créer cette réputation de fille sulfureuse, facile. Mais sous tous ces beaux airs se cache un terrrrrrrrrrible secret que Damon a enfin percé à jour deux pages plus tard :
« — C’est ça, ton secret, Elena, chuchota-t-il. J’ignore comment tu as fait, mais… tu es vierge. »
Ohh, sacrilège !!! Le mot interdit a été dit ! Notre pimprenelle est vierge !
Je sais que c’est la millième fois que je l’écris sur ce blog et je sais que vous en avez marre que je le dise, mais puréééééé, j’suis définitivement trop vieille pour ces conneries ! Je désespère de lire toujours les mêmes bêtises alors qu’il y a pleins d’autres livres dans le monde, boooordel ! Heureusement que c’est le dernier tome que je me farcis.
Donc voilà, notre héroïne est vierge, l’autrice a restauré son honneur, on peut passer à autre chose.
Et on passe donc à la fin du bouquin. À la lecture des deux derniers chapitres,
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je comprends qu’ils ont enfin pu retrouver et sauver Stefan. Seulement, Stefan a ramené avec lui une potion censé le faire redevenir humain mais c’est Damon qui la prend par accident. En voilà un retournement de situation ! J’savais pas que c’était aussi facile de redevenir humain, moi.Après tout, ça semble tout aussi facile de ressusciter alors pourquoi pas ? Aucune logique mais on s’en fout, c’est la fête.
Je comprends aussi avec cette fin que l’intrigue sur les kitsune n’est visiblement pas juste une intrigue quelconque mais l’histoire a l’air de se structurer autour de cet élément qui paraît devenir central. L’autrice a fusillé sa propre série toute seule, comme une grande. C’est tellement nul, pitié. Elle a vraiment de la chance que des gens lui ont racheté les droits de sa série pour en faire une autre qui s’inspire de la sienne à la télé. Elle se met bien alors que, en tout honnêteté, c’est une des séries les plus médiocres que j’ai lu dans ma vie jusqu’à présent.
Ça mérite son 0. On arrête donc le massacre ici. Si je peux donner un conseil, contentez-vous de la série télé ! Même si j’ai gardé un souvenir de la version livre dans mon enfance d’où le fait de l’avoir ajouté dans l’opération #cesvieuxbouquinsd’enfancequejen’aijamaisfini, Journal d’un Vampire sera toujours incarné par la série télé pour moi, qui n’était pas exceptionnelle dans mon souvenir mais qui reste largement meilleur que ce ramassis de « bêtises d’amoureux » aux péripéties plus que barbantes et farfelues.
Les extraits que j’ai retenus

Finalement, il leva ses grands yeux noirs vers elle. C’était vraiment difficile de les décrire, car la couleur de ses iris se confondait presque avec celle de ses pupilles, mais là, on aurait dit que ces dernières étaient dilatées au maximum et recouvraient carrément l’iris. Comment des yeux aussi noirs que les ténèbres pouvaient-ils capter et retenir la lumière ? Elena avait l’impression d’y voir une galaxie d’étoiles.
— Sauve-toi, dit-il doucement.
