Arena 13, tome 1, Joseph Delaney
Présentation
Les temps sont funestes pour l’humanité, qui a presque disparue de la Terre, vaincue par des machines douées de conscience. Les derniers humains vivent confinés dans le pays de Midgard, entouré par une infranchissable barrière de brouillard.
Au-delà, personne ne sait précisément ce qu’est devenu le monde.
Dans les arènes de Gindeen, la seule ville du pays, des combats se succèdent toute la journée.
Dans l’Arène 13, on mise sur celui qui, le premier, fera couler le sang, on parie sur celui qui trouvera la mort…
Un jour, un jeune garçon, Leif, arrive à Gindeen…
Il a l’ambition de devenir le meilleur combattant de l’Arène 13, et de défier Hob l’infâme créature qui terrorise les habitants et vole leurs âmes. Il veut prendre sa revanche sur le monstre qui a détruit sa famille, dût-il y laisser la vie.
16.5/20
Chronicle
Alors, Arena 13, ça n’a été qu’une bouchée ! Je l’ai trouvé fluide à lire mais aussi un peu court. On se familiarise rapidement au vocabulaire de ce nouveau monde et j’ai justement fortement apprécié cette originalité. On découvre un univers dystopique et assez sombre, mais absolument pas effrayant (on peut lire « pour lecteurs avertis » à l’arrière, on ne sait pas pourquoi) où notre héros Leif, provincial doué et talentueux monte à Gindeen pour devenir le meilleur combattant Min de l’arène 13 et ainsi accomplir sa vengeance.
J’ai beaucoup aimé Leif, téméraire sur les bords, mais je like. En revanche, on se retrouve avec un schéma de personnages classiques pour ce qui est de ce type de fantasy. Leif est l’archétype du héros qu’on apprécie forcément (doué, courageux, généreux, pauvre), Palm l’archétype du rival jaloux qu’on déteste forcément (hautain, super riche, en concurrence avec le héros, méchant), Tyron est le vieux sage qui guide notre héros, Deinon le bon copain ami et partenaire du héros qui ne fait pas de performances incroyables mais il est dans la moyenne (eh oui, faudrait pas faire de l’ombre à la star) et Kwin la beauté dont tombe amoureux le héros (également écervelée et légèrement agaçante). L’auteur ne prend aucun risque sur les perso, il nous sort la bonne vieille formule qui marche tout le temps.
Outre les personnages, j’ai trouvé qu’un chapitre se démarquait totalement dans le récit, et équivaut à mon passage préféré : le chapitre 15. J’ai adoré l’histoire de
voir le spoil
a légende de Math et on comprend avant même d’arriver à la fin que Leif est Genthai et le fils du légendaire guerrier qui plus est !Ça m’a vraiment plu ! Le début m’a paru un peu lent et calme. Or, il m’a semblé que le rythme s’accélérait à partir de ce moment-là, la « vraie » histoire commence et je m’engloutissais dedans, toujours à la quête d’en savoir plus !
Enfin, les chacals, les djinns, les Genthai et le monde mystérieux qui se trouve au-delà de la Barrière m’intriguent énormément. J’apporterai une attention tout particulière à l’évolution des lacres au prochain tome. Alors, ont-ils réellement une conscience ou du moins une sorte d’intelligence artificielle ? Leif deviendra-t-il ami avec son lacre si Tyron réussit à le programmer entièrement? Voilà, hâte de retrouver Midgard en espérant qu’il y aura plus d’actions et que les personnages se complexifieront un peu plus !
NB : L’œil dans le casque, purée, ma phobie.
Les extraits que j’ai retenus

Certains l’appellent le vieux Hob. D’autres chuchotent « Croque » pour effrayer les enfants. D’autres encore la nomment la Goule ou Iblis. Les femmes le surnomment l’Ogre. Quel que soit son nom, cette créature est une abomination.
Un monstre pareil mériterait d’être découpé en pièces et éparpillé aux quatre vents.
Mais les hommes sont faibles, et ils ont peur. Ici, c’est Hob qui commande.
Car nous sommes à Midgard, la terre des vaincus.
C’est ici que vivent les hommes.

— […] Il n’y a que les lacres qui souffrent, et ici, qui se soucie d’eux ?
Je la fixai, étonné. Ce sujet l’affectait profondément.
— Je croyais qu’ils n’étaient pas conscients comme nous, objectai-je.
— C’est ce que tout le monde prétend, mais je n’en crois pas un mot. Toi, oui ?
Je me rappelai la façon dont mon lacre m’avait regardé – on aurait dit qu’il me jugeait.
— Ils ne sont peut-être pas conscients « comme nous », reprit Kwin, mais je suis certaine que toute créature qui bouge et respire possède une conscience. Et n’essaie pas de me dire qu’ils ne ressentent aucune douleur. Dans l’Arène 13, ils sont protégés par leur armure, mais, ici, ils sont cruellement blessés.

— Tiens ! me cria Tyron. Attrape !
Il arracha un objet à sa ceinture et me le lança.
C’était un poignard.
La lame arriva sur moi en tourbillonnant, reflétant la lumière des chandelles. En me concentrant, je notai que Tyron avait visé à dix centimètres de ma tempe droite. Il ne voulait pas me blesser; juste me tester.
Je saisis le poignard au vol et revins le poser sur le cuir noir du bureau, le manche vers lui.
Puis, lentement, je m’inclinai.
Quand je relevai la tête, Tyron me fixait intensément ; il attendit longtemps avant de reprendre la parole :
— Bien, Leif, tu viens de gagner une visite à la Roue, lâcha-t-il. Mais c’est tout. Mon petit-fils de deux ans rattrape aussi bien que toi.


