Il y a deux semaines, en me baladant sur Goodreads, je suis tombée sur un commentaire d’un livre, qui, je dois le dire, a été matière à réflexion pour moi.  Notamment cette phrase qui m’est restée dans la tête : « I gave the book a second pity star since it might improve later, but it’s not worth my time to find out. » En écrivant cela, cette personne était sans doute loin de s’imaginer qu’elle changerait la vie de quelqu’un ! Oui, j’estime que ce mec a changé ma vie ! En fait, il a changé toute ma philosophie de lecture et ma manière d’aborder les livres. Ma philosophie a toujours été de finir TOUT ce que je commençais, que j’aime ou que je n’aime pas. Je déteste avoir des séries non terminées dans mes PAL, ça me rend folle, c’est carrément stressant. Je peux détester même haïr une lecture, si je vois qu’il y a encore 40 tomes derrière, je n’en aurai rien à faire, je les lirai quoi qu’il arrive.  Je suis (j’étais ?) obsédée par l’idée de terminer mes sagas et mes séries en cours.
Bon, eh bien, s’il est vrai que j’ai toujours marché avec ce crédo, je crois que s’en est fini ! En cours de chemin, j’ai oublié que la lecture était un plaisir avant tout. Quand je fais un point sur ce que j’ai lu récemment ou au cours de ces dernières années, je me rends bien compte que c’est des lectures forcées, que je n’apprécie pas grand-chose voire que je déteste complétement mais que je m’oblige à lire pour pouvoir enfin boucler ces séries commencées il y a des années.

Tout ça pour dire que j’en ai terminé avec Évanescence !

J’ai pas du tout aimé le premier tome, encore moins le deuxième et alors le troisième j’ai détesté. Dès le début, je n’ai pas accroché avec cette saga mais j’ai persisté à mort. Pour dire, j’ai même déjà le cinquième et dernier tome depuis des mois dans ma biblio. Bah je peux affirmer aujourd’hui qu’il pourra attendre jusqu’à la fin des temps avant que je l’ouvre !

Ce quatrième tome, j’en avais vraiment pas envie mais c’était une corvée que j’estimais indispensable dans ma vie livresque pour en finir enfin avec cette saga. Une corvée, c’est LE mot.
Du coup, résignée mais déterminée, j’ai pris le livre entre mes mains avec un soupir, je l’ai ouvert avec un deuxième soupir et j’ai commencé le prologue avec un troisième soupir. J’en étais qu’à la deuxième phrase que je poussais déjà mon quatrième soupir. Je tournais les pages exaspérée puis d’un coup, je me suis rappelée de ce fameux commentaire sur Goodreads ! Plus j’avance dans la vie et moins j’ai le temps de lire. Et le peu temps qu’il me reste pour ça, je le passe à lire des bouquins sans intérêt pour moi. Je suis navrée mais cette lecture ne vaut plus la peine que je consacre mon temps et mon énergie pour elle. J’ai clairement d’autres livres à fouetter. Je n’aime pas, je n’aime pas, point. Par conséquent, j’ai seulement lu le prologue et le dernier chapitre afin de fournir quand même une petite chronique. Je m’excuse par avance des paragraphes racontage de vie que je viens d’écrire. Je ne peux vraiment pas m’empêcher de rapper ma vie à chaque chronique, ça par contre, c’est vraiment LE truc qui ne changera jamais 🤪

Pourquoi j’ai décidé d’arrêter avant même d’avoir fini le prologue ?

Comme je disais plus haut, deuxième phrase du dit prologue :

« J’avais un copain depuis trois longues années, et c’était seule, encore, que j’avais le plus d’orgasmes. »

Ce n’est que la deuxième putain de phrase du livre et on parle déjà de cul. Ah là là, la vie sexuelle bien remplie des teenagers américains !

C’est reparti pour mon plus grand malheur. Et c’est pas fini ! Une page et demie plus tard, on assiste aux ébats de Jax avec deux belles créatures dans son salon. Quand j’y pense, il suffit juste d’écrire 500 pages de scènes de cul dans un livre de 505 pages pour se faire appeler “auteur“. Je me répète avec mes chroniques des tomes précédents mais quelle médiocrité. Puis Jax a quoi ? 16 ans ? Oui, bien sûr, tous les gamins de 16 ans ont le corps de Captain America et font des plans à 3 en baisant comme des ânes. Les petits boutonneux qui galéraient à gérer des meufs, c’était avant ça, la jeunesse a bien changé depuis. D’un ridicule, comment voulez-vous prendre cette histoire au sérieux ?! Tout me paraît tellement crédule.

Toutefois le moment où je me suis dit, c’est bon, je m’arrête ici, c’est quand je suis arrivée à ce passage :

« ­— Arrête, sinon je te plaque au sol, K.C. !
La voix tonitruante de Jax était menaçante, et je me suis arrêtée soudainement. »

Terminé. J’peux plus. Cette série a été conçue juste pour exciter des prépubères. Je ne vois aucun autre objectif là-dedans. Les petites de 16 ans qui fantasment sur des mecs plus âgés, viriles, autoritaires et sexy (en sachant ici que Jax est plus jeune que K.C.) Et encore, moi à 16 ans, je n’étais pas comme ça mais qu’importe l’âge, comme j’ai déjà pu le dire, il semble que je ne sois pas du tout le public visé par cette saga ni à 23 ans, ni à 35, ni si j’en avais encore 16.

S’il n’y avait que ça encore…N’oublions pas non plus la médiocrité des personnages avec K.C., jalouse, qui lance à Jax :

« — […] Connais-tu au moins le prénom de tes putes ? »

Roooh, mon Dieu, j’ai vraiment passé l’âge pour lire ce genre de bêtises. Pourquoi les livres qui s’adressent à un public de jeunes filles sont toujours sexistes ?? C’est vraiment à se demander. Je refuse des lire des conneries de ce genre, pas même par féminisme, mais juste parce que ptn, y’en a marre. Pute, pute, pute, pute, pute par-ci, pute par-là. J’peux juste plus lire des trucs comme ça, c’est au-dessus de moi.

Puis Jax qui sort ensuite un : « Elles attendront » car monsieur interrompt sa partie de baise pour raccompagner le mec de K.C. bourré chez lui. Bah oui, les deux autres, ce n’est que des potiches, des « putes » qui sont au service de l’adolescent ténébreux 🙄

Puis maintenant on passe à l’épilogue. Donc, c’est bon, ils ont résolu tous leurs problèmes et peuvent être heureux ensemble, hourra. Je citerais encore une dernière fois le texte avec ce passage :

« Sa voix grave [à Jax] semblait lancer un avertissement [à la mère de K.C (qui est devenue Juliet à la fin du livre, en fait, ne me demandez pas pourquoi)] lorsqu’il a mis son bras autour de ma taille. »

Ça m’a poussé à réfléchir sur le rôle des parents dans cette histoire. C’est des gamins, pourquoi ils mènent une vie aussi frivole ?! Et leurs parents ont l’air soumis à tous leurs désirs, ou se foutre de leurs vies. Ça fait des voyages au bout du monde normal. Je me demande la mère que je vais bien pouvoir devenir (si jamais je deviens la daronne de quelqu’un un jour déjà !). C’est bizarre, je ne me suis jamais interrogée sur ça mais je me suis surprise à me poser ces questions pendant ma lecture (ça montre à quel point je me reconnais pas du tout dans les persos. En soi, on a presque le même âge mais au lieu de m’identifier à eux, je lisais plutôt l’histoire comme un parent dépassé par le comportement de ces gosses). Je dois avouer que ça me dérangerait fortement que mes enfants soient aussi familiers avec le sexe à un si jeune âge. Et surtout qu’ils ne m’aiment pas assez pour me respecter. Échec total. La seule chose que je peux me souhaiter c’est de ne jamais élever des gosses qui finiront comme ça, le manque d’éducation et d’intelligence des perso est lamentable. Si c’est pour que mes marmots finissent ratés comme ça, non merci mdr, je préfère rendre les articles à l’hôpital.

Quelle conclusion pour cette histoire ? Tout d’abord, pour une saga new adult, merci mais on repassera. C’est vrai que c’est du NA dans la mesure ou ça parle beaucoup, voire pratiquement que de sexe et que se posent ces problèmes de la vie qui arrivent à cette tranche d’âge si bizarre des 18-25 ans. Autant, elle est totalement puérile dont la manière avec laquelle l’autrice aborde les sujets. Le NA, ce n’est pas que du cul. L’autrice n’a pas su ou n’a pas voulu dégager l’histoire de tout ce qui tournait autour du sexe. Au contraire, elle a même exacerbé ce côté, ce qui, pour moi, a rendu tout le reste superficiel. Pour des ados aux hormones en folie pourquoi pas, visiblement, ça fonctionne quand je vois le succès de la saga. Pour des lectrices un peu plus matures, c’est juste exaspérant. J’ajouterais même que la frontière avec l’érotisme est assez floue. On se demanderait presque si on est en train de lire un Harlequin.
Le gros problème de cette saga, c’est aussi les personnages, il n’y a rien à tirer d’eux non plus. La plupart sont minables, tous sont sans intérêt. De plus, difficile de s’identifier à cette jeunesse blanche quand on ne fait pas partie de leur monde. Jax à moitié amérindien pour introduire un peu de couleur j’imagine ? Ouais mais non.

Bref, je suis soulagée de ne pas avoir à me taper le dernier tome (en anglais en plus, je m’épargne bien des souffrances !) Un peu déçue tout de même d’avoir une saga non terminée dans ma biblio. Je reviendrais peut-être dessus un jour ou je feuillèterais le dernier tome comme j’ai fait pour celui-ci sans le lire pour autant. C’est tout aussi bien !
Cette nouvelle philosophie livresque me plaît. Je sens qu’il y a beaucoup de séries qui vont finir à la poubelle !! Bon débarras ! On verra comment tout ça va évoluer. D’ici là, bye bitches !