La Meute du Phénix, tome 4, Suzanne Wright
Présentation
DES CENDRES DE LA MEUTE RENAITRA L’AMOUR.
Shaya Critchley est une louve soumise, situation qui ne lui a jamais posé problème jusqu’à ce qu’elle découvre son âme sœur en la personne de Nick Axton : un puissant loup Alpha. Pas étonnant qu’un homme comme lui ne veuille pas s’unir à une fille comme elle. Mais alors pourquoi n’arrête-t-il pas de se mêler de sa vie au point de la pousser à fuir la ville ? Nick a pourtant une bonne raison de refuser de s’unir, un secret qu’il va devoir révéler à Shaya s’il espère conquérir le cœur de la fougueuse louve.
14.5/20
Chronicle
Après une grande pause de deux ans et demi avec cette série, me revoici donc. J’ai l’impression d’avoir lu le tome de Nick & Shaya hier, j’me souviens carrément beaucoup trop bien de l’histoire, j’en suis presque choquée, ça me perturbe que ces années soient passées aussi vite :0
Anyway, j’n’ai pas eu le temps de lire 50 pages que j’étais déjà excédée, exaspérée, furiiiiiiibonde ! Eh oui. On recommence déjà avec les poncifs sexistes et autres platitudes en tout genre. Pourquoi toutes les héroïnes doivent être des filles « pas comme les autres » qui ne s’intéressent pas au maquillage et à la mode etc. etc. ? Pourquoi toujours sous-entendre que les filles apprêtées et coquettes sont bêtes et méchantes et les rabaisser de cette manière ?
S’il-vous-plaît, Roni qui appelle ces femmes « pétasses chic » et les décrit comme :
« Tu sais, les nanas qui aiment le luxe, celles qui sont toujours bien sapées, accros aux spas, qui cherchent sans cesse l’admiration en plus d’être de vrais moulins à paroles. »
Elle les connaît personnellement pour dire ça ? Il y a aussi la scène complètement grotesque où pour torturer la grande métamorphe (une blondasse badigeonnée de rouge à lèvres…) insensible à la douleur physique, les filles décident de la démaquiller, lui couper les cheveux et lui déchirer ses vêtements de luxe. Et le pire, c’est que ça marche, elle est en pleurs en suppliant qu’on la tue pour en finir. Donc, cette fille, aussi superficielle soit-elle, n’a ni peur de la mort ni de la torture mais sa plus crainte est de se faire démaquiller ? Est-ce que l’autrice ne se foutrait pas un peu de notre gueule ?
J’suis vraiment à un stade dans ma vie où je n’arrive plus à lire ce genre de verbiages. C’est trop puéril, trop sexiste et ça me fatigue littéralement. J’en viens même à me demander si les autrices écrivant ces âneries sont complexées dans leur vie ou jalouses des « belles femmes ». J’sais pas quoi penser. En 2019, faudrait enfin arrêter de se moquer et de dénigrer les femmes, peu importe qui elles sont.
Sans oublier une remarque qui m’a légèrement sidérée lorsqu’un personnage demande si le suspect a des antécédents criminels et qu’un autre répond : « Rien de bien grave. Il a été accusé de harcèlement sur des jeunes femmes […] » Mdr, mais c’est une blaaaaaaague. Comment ça « rien de bien grave » ?!? Bon, bah faudra pas compter sur la Suzanne pour la prochaine manif contre les violences faites aux femmes, ça n’a pas l’air d’être son problème.
Après la minute « féministe en colère », on peut enfin passer à autre chose.
Tout d’abord, je ne sais pas si je l’ai dit dans mes chroniques précédentes mais je trouve les surnoms « Popeye », « Pierrafeu » ultra beaufs. Ringards à mort quoi, je tenais à le dire si ce n’est pas déjà fait.
Ensuite, j’avoue qu’au début j’ai eu du mal à resituer un peu tous les personnages étant donné qu’il y en a beaucoup. Sauf que j’ai fini par remarquer qu’il y avait des coquilles dans le texte. Le traducteur lui-même se trompe sur les prénoms et plusieurs fois, ça m’a gêné pour le coup.
Passons maintenant aux choses que j’ai apprécié (oui, parce qu’il y en a aussi haha (pas tellement, en fait)).
Alors, si au début, je trouvais qu’il ne se passait pas grand-chose, je me suis habituée au style de l’autrice au fil des pages et j’ai fini par relativement apprécier ma lecture. Marcus est grave cool et d’entre tous, c’est celui que j’ai préféré. Il respectait Roni et ne s’immisçait pas de force dans son intimité (dans tous les sens du termes). Marcus & Roni se mettent facilement en couple et ça aussi j’ai apprécié. Il n’y a pas eu de chichi comme pour les couples des tomes d’avant.
Enfin, l’intrigue sur les chacals, bien que secondaire, m’a assez plu et c’est dommage qu’elle n’ait pas pris plus de place. La romance, c’est bien, mais avec de l’action, c’est encore mieux !
Ah, et j’oubliais, je me suis tapé une vraie barre avec la vengeance de Roni sur ses frères. Stone qui appelle Nick « mon garçon » et Eli qui se retrouve à gérer des publications Facebook embarrassantes, ça m’a fait rire. En espérant encore pleins de petites scènes aussi marrantes au prochain tome !
Les extraits que j’ai retenus

— Ton oncle va te dire que je ne suis pas assez bien pour toi, dit Marcus à sa compagne de voyage en se tournant vers elle.
Interloquée, Roni le regarda en clignant des yeux. Puis Marcus désigna Nick d’un discret signe de tête. L’Alpha de la meute Mercure n’avait vraiment pas l’air content.
— Ouais, confirma Roni.
— Il me considère comme un gigolo.
— Ouais.
— Il va me dire de me méfier de toi, c’est sûr. M’ordonner de garder mes distances.
— Ouais.
— Mais je ne l’écouterai pas, affirmant Marcus en soutenant le regard de la jeune femme, pour qu’elle voie bien sa détermination. Je tenais à te le dire.

— Quand vous êtes ensemble, on dirait un dompteur qui essaie d’approcher un animal sauvage, de l’apprivoiser, de l’habituer à sa présence.
— Un animal sauvage ? s’étonna-t-elle, pas sûre d’apprécier cette comparaison.
— Je veux dire qu’il ne cherche pas à te dominer, mais plutôt à te comprendre et à t’amadouer. C’est bien.
C’était vrai que, même s’il faisait preuve d’énormément de persévérance dans ses efforts pour apprendre à la connaître et pour la séduire, Marcus n’insistait jamais trop comme les dominants avaient généralement tendance à le faire. Il se concentrait sur elle mais sans l’accabler avec toute la force de sa personnalité. Il lui donnait suffisamment de place, tant sur le plan physique qu’émotionnel, pour qu’elle se sente détendue en sa compagnie…comme s’il était comme tout à fait conscient de ses besoins à elle. Il l’enjôlait, la charmait, la séduisait, l’attirant à lui au lieu de s’imposer à elle. Elle aimait bien.

— Tu es sûr que tu ne veux pas rentrer chez toi ? lui demanda Nick d’un air interrogateur.
— Tu es sûr que tu ne veux pas accepter que j’aie une place dans la vie de ta sœur ?
— Roni peut trouver mieux que toi.
— Ça vaut aussi pour Shaya.
— Tu as raison, dit Nick en esquissant un sourire. Mais ça n’a rien à voir.
— Au contraire, affirma Marcus en lançant un bref regard à Zander, qui avait arqué un sourcil et qui semblait trouver cet échange amusant.
— Tu as des couilles, je le reconnais. Il n’y a pas beaucoup de mecs qui oseraient draguer ma sœur.

— Toi ! s’exclama-t-il en pointant sa sœur du doigt. C’était cruel, ça, Roni.
— Je ne suis pas sûre de comprendre de quoi tu veux parler, répondit Roni en clignant des yeux à plusieurs reprises.
— Ta cruauté est-elle sans bornes ?
— Qu’est-ce qu’elle a encore fait ? s’enquit Marcus, hilare.
— Regarde. Regarde de quoi est capable ton âme sœur ! rétorqua Eli en lançant son téléphone portable à Marcus. Quelle pétasse !
Pendant que Roni était occupée à se défendre contre les injures dont l’arrosait copieusement son frère, Marcus regarda le profil Facebook d’Eli tandis que Nick, Shaya et Stone le lisaient par-dessus son épaule. Eli, ou plutôt Roni piratant la page de son frère, avait posté ce message sur son mur à quatre heures et demie : « J’ai trouvé mon âme sœur. Oui ! Il était juste là, sous mon nez ! » Sous le message figurait une photo d’Eli, nu, recroquevillé dans son lit…avec Kent qui l’étreignait par-derrière, un sourire radieux éclairant ses traits.
— Oh, Roni ! comment as-tu pu faire ça ? s’exclama Shaya en se plaquant une main devant la bouche pour étouffer, mais en vain, un grand éclat de rire.
Nick regarda sa sœur d’une lueur d’amusement. Qui lui passa très vite quand Stone lui assena, en riant, une grande tape – un peu trop virile – dans le dos.
— Ta sœur est impitoyable. J’aime ça.
Les épaules secouées par le rire, Marcus rendit son téléphone à Eli, étreignit encore plus étroitement sa compagne et l’embrassa sur la tempe.
— Je comprends maintenant à quel point tu as été indulgente envers moi.
— Est-ce que tu as une idée de tout ce que j’ai été obligé de faire, commença Eli avec l’air de souffrir profondément de la blague de sa sœur, pour convaincre tous mes amis que je ne suis pas vraiment gay ? Que cette annonce n’était qu’un sale tour de ma sœur ?
— Calme-toi, Eli, intervint Shaya. Je suis prête à parier que la majorité de tes soi-disant amis ne le sont pas vraiment de toute façon.
Eli la regarda, l’air de ne pas la trouver bien futée.
— Parce que tu penses que ça ne concerne que ma liste d’amis ? lui demanda-t-il avant d’envoyer un regard mauvais à Roni. Ma réputation est faite maintenant, et à l’échelle internationale en plus ! On me croit gay, soumis, amateur de pratiques sexuelles perverses, en couple et en convalescence d’une MST !
