La Cité des Anges Déchus

The Mortal Instruments, tome 4, Cassandra Clare

Présentation

La lutte entre le bien et le mal se poursuit. Valentin rassemble son armée pour éradiquer la lignée des Chasseurs d’Ombres. Clary se rend dans la Cité de verre afin de sauver sa mère et découvrir son passé.

Au cours de sa quête, elle rencontre Sébastien, un garçon énigmatique. Avec lui, elle comprend que le seul moyen d’arrêter la fureur de Valentin est de former une alliance entre Chasseurs d’Ombres et Créatures Obscures. Clary saura-t-elle maîtriser ses nouveaux pouvoirs à temps pour cet ultime affrontement ?

12/20

Chronicle

J’avais prévenu à la fin du tome 3… et une fois n’est pas coutume, j’avais raison.

The Mortal Instruments pâtit de ne plus avoir son grand méchant loup en vedette. Déjà, rien que le titre de la série devient obsolète puisque c’était Valentin qui s’acharnait à réunir les Instruments Mortels pour devenir le maître du monde. Et voilà que maintenant, bah plus personne ne les cherche. D’ailleurs, l’ombre de Valentin plane toujours au dessus du bouquin. Il n’y a pas une page dans cette suite où on ne fait pas référence à lui. C’était LE vilain de la série, évidemment que la suite des péripéties sans lui allait être un peu moins ordonnée. Même avec sa mort et la découverte des vrais géniteurs de Jace, on continue de voir ce dernier comme son fils et même de le lui reprocher. La mère de Clary vous le dira. Je la trouve bien dure avec lui, elle qui s’est contentée de roupiller les trois premiers tomes (mdr roupiller, le mot est drôle, non ?).

Mais le plus dur envers lui-même, c’est Jace et par là, il en devient carrément ridicule. En effet, alors qu’on pensait notre couple de héros heureux d’être enfin ensemble, il s’avère finalement que ce ne soit pas le cas car de nouvelles complications font leur entrée. Et la réaction de Jace en face est tout à fait grotesque. Il est là à nous jouer l’amoureux tourmenté qui ne peut être avec sa bien-aimée et se met à la rejeter. Du coup, Jace s’éloigne de Clary parce qu’il fait des rêves bizarres et chacun souffre de son côté sans que personne ne comprenne son comportement. Il y a un passage où ils ont absolument tout pour être ensemble mais ils sont déprimés de ne pas pouvoir l’être 🤦🏼‍♀️. On voit même Clary être triste que Jace souffre de cette situation (où il les a lui même jeté) sans comprendre pourquoi il souffre. En fait, vous voyez, c’est ça le problème. Avant, quand ils pensaient encore être sous le joug de l’inceste, ils avaient une VRAIE raison d’être malheureux, ils ne pouvaient physiquement pas être ensemble ! Là, l’autrice a voulu encore semer des embûches à leur amour sauf que maintenant qu’ils ne sont plus ni frère ni soeur, bah tout ça devient des faux problèmes par définition. Pour moi, il aurait été plus judicieux d’en faire un couple heureux ou au moins faire passer leur histoire au second plan et se concentrer plutôt sur l’intrigue autour de Simon. Mais non, dans ce tome, on retrouve à la place un Jace qui ressemble à s’y méprendre à Lucas dans Starcrossed. Des amoureux meurtris…non, des amoureux qui se meurtrissent dans leurs coins. C’est trop dommage parce que j’aimais bien Jace mais l’inclination Calimero que prend son personnage le rend ennuyeux.

Tout ça pour dire que rohlala c’était chiant. Leur histoire d’amour est surannée par tant de niaiseries. J’avais juste envie qu’ils couchent ensemble et qu’on en finisse ! Les bails de ça veut coucher mais ça peut ap, moi ça me termine. C’est trop trop teen et ce genre de scène pouaah gênant.

Passé les puérilités d’amourette faussement impossible, on se rend compte que la star de ce quatrième volet, c’est Simon. D’ailleurs, je reste un peu triste pour lui sur le fait qu’il aime (a aimé) un fille qui ne l’aimera jamais en retour

« Quelques mois plus tôt, la vue de Clary vêtue pour un mariage aurait suscité chez Simon des sentiments partagés : un profond désespoir – elle ne l’aimerait jamais – et une grande excitation – peut-être qu’elle changerait d’avis s’il trouvait le courage de lui avouer ce qu’il ressentait. Mais désormais, il n’éprouvait plus qu’un peu de nostalgie. »

Je pense qu’on ne guérit jamais quand on a aimé comme cela. On aimera toujours cette personne même si on a rencontré quelqu’un d’autre qui nous comble d’amour. Ça m’a rendu triste pour lui. Mais ma tristesse était de courte durée. Les sagas comme The Mortal Instruments ne sont pas faites pour rendre tristes ses lecteurs. Au contraire, elles sont toujours pensées pour bien se terminer avec bien entendu tous les personnages qui finissent par trouver l’être aimé. Ainsi, si notre cher Simon tenait la chandelle dans le premier triangle amoureux de la saga, il devient malgré lui le centre d’un second triangle comportant Maya et Isabelle. Et devinez qui est finalement l’élue de son coeur ? Mais avant même qu’il réalise qui est l’élue en question, l’autre fille qui ne finit donc pas avec lui voit revenir dans sa vie un ex pour qui elle a des sentiments plus ou moins extrêmes. Donc voilà, à la fin de ce tome, à défaut d’être en couple, tout le monde a à peu près trouvé sa moitié. J’ai pas aimé. Faire en sorte que tous les personnages trouvent l’amour est une caractéristique qui revient continuellement dans les romans pour ados et je me demande vraiment pourquoi. C’est un standard de la littérature jeunesse ? C’est tellement prévisible et répétitif en plus de réduire les champs des possibles concernant les développements de personnages.

Puis à personnages moins bons et moins performants, fin moins bonne et moins performante. Quand on est conne, on est conne. Je n’ai jamais reproché à Clary sa naïveté tout du long de la saga ou même son entêtement à toujours vouloir se foutre dans la merde mais là, c’était un no way pour moi.

voir le spoil À l’issue de l’affrontement avec Lilith, c’était totalement logique qu’elle s’en aille vu que c’était elle le poids mort qui oblige Jace et Simon à obéir à la démone. Les garçons lui disent de se barrer parce qu’ils veulent la protéger avant tout mais surtout, si elle s’en va, Lilith n’a plus de point de pression contre eux ! De plus, elle ne peut pas tuer Simon car protégé par la marque de Caïn ni Jace qui doit rester en vie pour permettre à Sébastien de ressusciter. Donc, ils avaient gagné, tout était bon.

Devinez qui est partie se cacher derrière un tabouret en attendant qu’on la trouve au lieu de s’échapper ?

Le dénouement est plutôt décevant mais je savais d’avance que ce ne serait pas mieux que ce qui a déjà été fait. C’est beaucoup moins palpitant que l’intrigue avec Valentin. Je lisais sans plus sur la majeure partie du bouquin. La fin a relativement retenu mon attention car elle est prometteuse pour la suite mais bon, pour moi l’ensemble du bouquin est plombé par Jace qui déprime seul dans son coin. Je dirais que c’est Simon le héros de ce tome vu que le couple star n’a pas grand chose à raconter de son côté. 
Ça reste toutefois dans la continuité de ce qu’on a pu déjà lire car ça suit bien les événements précédents et c’est une bonne transition vers le dernier arc de la saga qui va se jouer avec le retour de Sébastien. Peut-être que l’histoire se prolongera sur deux tomes pour sauver Jace des griffes de ce dernier donc je pense qu’ils seront probablement meilleurs que celui-ci, je vois un peu ce quatrième volet comme un tome transitoire seulement. En outre, je viens de penser qu’on n’a pas vu beaucoup d’anges passer dans ces 500 pages ! Je les attends moi, mes chérubins !


Les extraits que j’ai retenus

Il poussa un gros soupir. 
— On est venu ici pour s’entraîner. Si on passe tout notre temps à s’embrasser, ils ne me laisseront plus m’en charger.
— Ils ne sont pas censés embaucher quelqu’un pour me former à temps plein, de toute manière ?
— Si, répondit-il en se levant et en la hissant sur ses pieds, et j’ai bien peur, si tu prends l’habitude d’embrasser tes instructeurs, que tu finisses par te jeter à son cou.
— Mais ils pourraient très bien me confier à une femme.
— Dans ce cas, tu as ma permission de l’embrasser tant que je peux regarder.
— Sympa, fit Clary avec un sourire forcé en se penchant pour replier la couverture qu’ils avaient apportée. Tu es juste inquiet à l’idée qu’il recrute un homme et qu’il soit plus sexy que toi.
Jace leva les sourcils. 
— Plus sexy que moi ?
— Ça existe. Enfin, en théorie.
— En théorie, l’univers pourrait brusquement s’ouvrir en deux, me laisser d’un côté et toi de l’autre, nous séparer à jamais, mais je m’inquiète pas pour ça non plus. Certaines choses, poursuivit Jace avec son éternel sourire en coin, sont trop improbables pour qu’on s’en préoccupe.

— […] Perdre un enfant comme ça… Je ne peux pas l’imaginer. Je devrais être plus indulgent vis-à-vis de son comportement. Si quelque chose t’arrivait, je…
Ils interrompit.
— J’aimerais que Robert rentre d’Idris, soupira Clary. Je ne vois pas pourquoi elle devrait surmonter cette épreuve toute seule. Ce doit être horrible.
— Beaucoup de mariages se brisent quand un enfant meurt. Dans ces cas-là, on ne peut pas s’empêcher de se renvoyer la faute, ou de s’en vouloir dans son coin. J’imagine que Robert est parti parce qu’ils avaient besoin d’air.
— Mais ils s’aiment, protesta Clary, désemparée. C’est bien ça, l’amour, non ? On est censé être là pour l’autre quoi qu’il arrive !
Luke se tourna vers les eaux noires du fleuve qui clapotaient doucement sous le clair de lune hivernal.
— Parfois, Clary, l’amour ne suffit pas.

— Si seulement tu le connaissais, s’exclama Clary avec tristesse. Mais je suppose que toutes les filles disent la même chose de leur copain.
— Tu as raison, admit Jocelyne, à sa stupéfaction. Je ne le connais pas vraiment. Quand je le regarde, il me rappelle un peu sa mère. J’ignore pourquoi car il ne lui ressemble pas, si ce n’est qu’elle était belle, elle aussi, et qu’il émanait d’elle la même vulnérabilité…
— Vulnérabilité ? répéta Clary, interloquée.
Elle s’était toujours figuré qu’elle était la seule à trouver Jace vulnérable.
— Oh que oui, fit Jocelyne. Je voulais la haïr d’avoir volé Stephen à Amatis, mais on ne pouvait pas s’empêcher de vouloir protéger Céline. C’est un peu ça avec Jace. (Elle semblait perdue dans ses pensées.) Ou serait-ce seulement parce que le monde abîme si facilement les belles choses ? (Elle baissa la main.) Je lutte avec mes souvenirs, mais ils n’appartiennent qu’à moi. Jace ne doit pas en porter le poids. Laisse-moi te dire une chose, cependant. S’il ne t’aimait pas comme il t’aime, et c’est écrit sur sa figure chaque fois qu’il te regarde, je ne supporterais pas sa présence, ne serait-ce qu’un instant. Garde ça en tête quand tu te mets en colère contre moi.

— Tu te souviens de ce que je t’ai dit au sujet de Dieu ? murmura-t-il. Que j’ignorais s’il existait mais que, dans tous les cas, nous étions seuls ? Je n’ai toujours pas la réponse ; je sais seulement que la foi existe, elle, et que je ne méritais pas d’être touché par elle. Et puis tu es arrivée. Tu as bouleversé toutes mes certitudes. Tu te rappelles la citation de Dante ? « L’amor che move il sole e l’altre stelle » ?
Elle leva les yeux en esquissant un sourire. 
— Je ne parle toujours pas l’italien.
— C’est un extrait du dernier vers du Paradis. « Mais déjà il tournait mon désir et mon vouloir, l’amour qui meut le ciel et les autres étoiles. » Dante apparente la foi à un amour dévorant, et peut-être que c’est blasphématoire, mais c’est ainsi que je vois l’amour que je te porte. Tu es entrée dans ma vie et soudain, j’ai trouvé une vérité à laquelle me raccrocher : le fait que que je t’aime et que tu m’aimes.

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