The Mortal Instruments, tome 1, Cassandra Clare
Présentation
Clary n’en croit pas ses yeux. Elle vient de voir le plus beau garçon de la soirée commettre un meurtre. Et, détail terrifiant : le corps de la victime a disparu d’un seul coup !
Mais le pire reste à venir… Sa mère a été kidnappée par d’étranges créatures et l’appartement complètement dévasté.
Sans le savoir, Clary a pénétré dans une guerre invisible entre d’antiques forces démoniaques et la société secrète des chasseurs d’ombres… Une guerre dans laquelle elle a un rôle fatal à jouer.
16/20
Chronicle
Toujours dans la série des livres que j’attendais de lire depuis une dizaine d’années maintenant, je vous présente cette fois-ci The Mortal Instruments. Je sens que cette année 2021 va me permettre de bien entamer cette incommensurable (presque effroyable) liste d’envie que j’avais commencé en quoi ? Fin des années 2000 ? Roh lo lo, elle fait 40 mille pages en sachant que ça doit faire 3 ans maintenant que je ne rajoute plus rien dedans 🤦🏼♀️
Cette liste que j’ai moi-même créée est en train de devenir mon pire cauchemar.
Nous voilà ainsi partis pour un nouveau tour au côté de Clary, une belle rousse qui va apprendre bien assez tôt qu’elle est une fille pas comme les autres. Les 150 premières pages sont très entraînantes, je me suis laissé porter par tout ce nouveau monde que l’on découvre avec notre héroïne et je l’ai trouvé intéressant. En plus de ça, les quelques traits d’humour dans le texte m’ont fait sourire et apprécier les personnages dans l’ensemble. Je trouve que c’est plutôt pas mal pour un premier tome, je comprends l’engouement qu’il y a eu à l’époque pour cette saga.
Il y a cependant deux problèmes qui se sont posés assez rapidement au fil de ma lecture. Si le début était entraînant, il commence à y avoir ensuite des boucles narratives dans le récit que j’ai trouvé un peu inutiles même si ça permet d’étirer et donc de développer le fil principal. Le premier exemple qui me vient tout de suite à l’esprit c’est la boucle autour de
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Simon le rat qu’il faut sauverBref, il y avait des boucles pas nécessaires qui rendait la lecture parfois longue.
Le deuxième problème, c’est que Clary n’est pas du tout perturbée par ce nouveau monde surnaturel qui s’ouvre devant elle. Elle prend la chose trop naturellement alors que sa mère a passé toute sa vie à le lui cacher. Elle n’est pas choquée, rien du tout, c’est la routine apparemment. Pareil pour Simon qui pour un Terrestre a été accepté presque sans rien dire dans l’équipe alors qu’en tant qu’humain, les Chasseurs d’Ombre sont censés lui être invisibles. Clary et Simon s’accommodent de cette situation comme si de rien n’était. Par conséquent, j’ai trouvé les personnages trop simplistes. Ça donne un côté très adolescent à la série, c’est dommage (dommage pour moi hein vu que la série s’adresse aux ados de toute façon mais comme j’aime lire les bouquins de ma liste 30 ans après leurs sorties, bah en 30 ans j’ai eu le temps de grandir ! Ce qui n’est pas le cas des livres 📚🤦🏼♀️ (hors sujet d’ailleurs mais à quel moment je suis passée d’ado à adulte moi ?!? Rendez-moi ma dizaine !)).
Ensuite, il y a bien entendu toute la partie 👩❤️💋👨amour et amourettes👩❤️💋👨. Tout d’abord et pour rester dans le sujet, le fait que Clary ne se rende pas compte que Simon est amoureux d’elle depuis qu’ils sont tout petits est puéril et renvoie beaucoup trop à de la littérature jeunesse. Littéralement tout le monde crame à 100km à la ronde qu’il est fou d’elle et elle, elle joue la teubé à côté. Ça se sent quand quelqu’un est amoureux de soi, surtout quand c’est son meilleur ami. Ce genre de situation n’existe pas dans la vraie vie, en fait. D’ailleurs, je trouve le personnage de Simon plutôt inutile. L’histoire pourrait largement se passer de lui à mon sens.
Pour ce qui est
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d’Alec, la situation est totalement différente : comment Jace pourrait capter qu’il est amoureux de lui alors qu’il n’a pas la moindre idée que son ami – qui est comme son frère – est gay ? C’est un cas de figure différent. Quand Alec fera son coming out, on verra comment leur relation évoluera. En revanche, Clary et Jace, je valide grave. J’aime trop, je trouve qu’ils vont bien ensemble… d’OÙ LE CHOC À LA FIN ! J’étais genre :
Franchement, j’adore la tournure des événements ! J’ai bien hâte de voir les interactions entre eux deux par la suite, en espérant qu’on ne nous sorte pas que c’était faux ! En plus, la coïncidence est troublante car le dernier livre que j’ai lu depuis que j’ai lancé l’opération “ liquidation de la liste d’envie qui date de 10 ans“, c’est Starcrossed. J’enchaîne donc avec La Cité des Ténèbres que je trouve très très similaire (normal, c’est des romans Twilight. Mais à quoi je jouais dans ma liste d’envie il y a 10 ans, moi ?!) Et là, je vois qu’il y a, genre, le MÊME rebondissement incestueux !!
Haha c’est fou, c’est pas comme si j’avais l’habitude de lire des bouquins avec cette particularité entre les personnages ! En tout cas, le coup de leur fraternité, c’était top ! Ça relance tout mon intérêt.
Évidemment, après le point love story, faisons maintenant le point sex attitude. Oui, car comme d’hab et toujours, j’ai quelque chose à redire. Et c’est quasiment pareil que pour Starcrossed, ma question cette fois-ci étant la suivante : pourquoi ils ont 15 ans et il est sous-entendu qu’ils ont des rapports sexuels (pas Clary, elle c’est la vierge de l’histoire, vu qu’il en faut toujours une quelque part lol) et comment se fait-il qu’ils vont en boîte normal ? Y’a pas un minimum légal au States à l’entrée ou quoi ?
Non mais sérieux, je me pose vraiment la question de savoir si c’est moi qui ai un problème ou eux qui sont chelous. Peut-être que c’est mon éducation ou le fait que je sois maghrébine donc moins culturel chez moi, j’sais pas. Pourquoi les auteurs prennent toujours des personnages si jeunes avec des vies sexuelles aussi remplies ? J’suis désolée mais pour moi, ça ne me semble pas normal de coucher à droite à gauche à 15 ans !!! Même à 20 d’ailleurs hein. Vraiment, je ne sais pas, je ne comprends pas.
Anyway, la troisième et dernière partie pour clore ce tome est bien menée. J’ai adoré le chapitre 21 « Le récit du loup-garou » qui est mon passage préféré. J’aime beaucoup ce genre de conte dans les romans qui nous raconte le passé et nous donne toutes les réponses à nos questions. J’ai bien aimé la trame autour du personnage de Luke. Mon seul point négatif à son encontre est la façon dont il a traité sa meute à la fin. Ils vont au combat pour lui alors qu’ils le connaissent à peine, ils meurent pour lui mais il s’en fout, tout le monde s’en fout d’ailleurs. J’n’aime pas comment l’autrice a tourné ça et après la bataille, j’aurais bien voulu avoir des infos sur la meute. Ils servent juste de chair à canon puis ils disparaissent aussi vite de l’histoire.
Pour la fin, le “confession show“ de Valentin, bien qu’il révèle enfin sa vraie nature au grand jour n’est pas très bien pensé. Pourquoi révèlerait-il sa nature au grand jour, justement ?? Un méchant digne de ce nom ne ferait pas ça. Et pourquoi les Chasseurs d’Ombre n’ont pas cherché à le retenir plus que ça avant qu’il passe de l’autre côté du miroir ? Ils pouvaient largement le faire !
Bon, maintenant que j’ai fini ma chronique et que j’ai analysé tous mes points de lecture, je trouve que 16, c’est plutôt gentil de ma part mais je ne reviendrai pas sur la note attribuée ! Et au fond, j’ai bien aimé 🙂
J’en attends beaucoup de la suite en tout cas !
Les extraits que j’ai retenus

— Jace ?
— Oui ?
— Comment savais-tu que j’avais du sang de Chasseur d’Ombres ? Qu’est-ce qui t’a mis la puce à l’oreille ?
L’ascenseur émit une dernière plainte en s’arrêtant à leur niveau. Jace déverrouilla la grille. L’intérieur de l’ascenseur faisait penser à la cage d’un oiseau, avec ses cloisons en fer forgé et ses dorures.
— J’ai deviné, répondit Jace en refermant la grille derrière eux. C’est l’explication la plus probable.
— Tu as deviné ? Tu devais être sacrément sure de toi, étant donné que tu aurais pu me tuer avec ton tatouage !
Jace pressa un bouton dans la paroi, et l’ascenseur se mit en marche ; Clary sentit les vibrations de la machine lui parcourir tout le corps.
— J’étais sûr à quatre-vingt-dix pour cent.
— Je vois…
Le garçon avait dû percevoir un changement dans la voix de Clary, car il se tourna vers elle. Elle lui assena alors une gifle qui manqua lui faire perdre l’équilibre. Surpris, il porta la main à sa joue :
— Pourquoi tu as fait ça ?
— Pour les dix pour cent qui restent, répondit-elle.
La descente s’effectua dans un silence de mort.

« […] Parfois, l’oiseau se perchait sur son épaule et nichait son bec dans ses cheveux. Le garçon savait que son faucon l’aimait et, une fois certain qu’il était parfaitement apprivoisé, il alla trouver son père pour lui montrer ses prouesses, s’attendant à susciter sa fierté.
« Mais son père prit dans ses mains l’oiseau, désormais apprivoisé et confiant, et lui brisa le cou. “Je t’avais demandé de te faire obéir, lui dit-il en jetant par terre le corps sans vie du faucon. Au lieu de quoi, tu lui as appris à t’aimer. Les faucons ne sont pas des animaux de compagnie : ils sont farouches, sauvages et cruels. Cet oiseau n’était pas apprivoisé ; il était vaincu.“
« L’enfant pleura son oiseau jusqu’à ce que son père envoie un serviteur pour l’enterrer. L’enfant ne pleura plus jamais, et il n’oublia pas ce qu’il avait appris, à savoir qu’aimer, c’est détruire, et qu’être aimé, c’est aller vers sa destruction.

— J’ai passé la majeure partie de la journée au lit. Et toi ? Tu n’es pas fatigué ?
Il secoua la tête :
— Les Chasseurs de Démons ne dorment jamais. Ni la neige, ni la pluie, ni la chaleur, ni les ténèbres ne nous empêchent…
— Encore heureux que tu n’aies pas peur du noir !
Jace sourit. Contrairement à sa chevelure, ses dents n’étaient pas parfaites. Une de ses incisives supérieures était légèrement ébréchée, ce qui ajoutait à son charme.
Clary frissonna ; il faisait froid dans le couloir, et elle avait la chair de poule.
— Qu’est-ce que tu fais là ?
— Par « là », tu fais référence à ta chambre, où s’agit-il d’une grande question existentielle ayant trait à notre rôle sur cette planète ? Tu te demandes si c’est juste une coïncidence cosmique, ou s’il existe un but méta-éthique plus important dans la vie ? C’est le grand sujet d’interrogation depuis la nuit des temps. D’accord, un simple réductionnisme ontologique fait figure d’argument fallacieux, mais…
— Je retourne me coucher.

Clary secoua la tête :
— Je ne saurais même pas m’en servir…
Jace lui mit la dague de force dans la main et referma ses doigts dessus.
— Tu apprendras.
Puis, baissant la voix, il ajouta :
— Tu as ça dans le sang.
— Si tu le dis…
— Je peux te donner un fourreau pour que tu l’attaches autour de la cuisse, proposa Isabelle. J’en ai plein.
— PAS QUESTION ! dit Simon.
Clary lui lança un regard courroucé :
— Merci, pas mon genre.
Elle glissa la dague dans la poche extérieure de son sac à dos. Puis, levant les yeux, elle s’aperçut que Jace la fixait avec intensité :
— Une dernière chose.
Il ôta les épingles brillantes de ses cheveux, libérant une cascade de boucles sur ses épaules. Clary frissonna : le contact de ses cheveux sur sa peau nue était inhabituel, mais étrangement agréable.
— C’est beaucoup mieux, déclara Jace et, pour une fois, c’était lui qui semblait mal à l’aise.

— J’ai un message pour toi. De la part de ta mère.
Clary fut tellement surprise qu’elle manqua lâcher son sac.
— De la part de ma mère ? Elle vous a demandé de me dire quelque chose ?
— Pas tout à fait, répondit Magnus.
Ses yeux mordorés de félin aux pupilles fendues avaient une expression sérieuse :
— Mais j’ai connu une autre facette d’elle. Elle a fait en sorte de te tenir à l’écart d’un monde qu’elle haïssait. Toute son existence, la fuite, la cachette, les mensonges – pour reprendre tes mots -, n’avait qu’un but, te protéger. Ne gâche pas ses sacrifices en risquant ta vie. Ce n’est pas ce qu’elle souhaite.
— Elle ne veut pas que je la sauve ?
— Pas si tu dois te mettre en danger.
— Mais je suis la seule à me soucier de ce qui lui arrive…
— Non, tu n’es pas la seule.
— Je ne comprends pas. Est-ce que… Magnus, si vous savez quoi que ce soit…
Il l’interrompit brutalement :
— Une dernière chose !
Il se tourna vers la porte par laquelle Jace, Alec et Isabelle venaient de disparaître.
— Garde à l’esprit que, quand ta mère a quitté le Monde Obscur, ce n’était pas les monstres qu’elle cherchait à fuir. Ni les sorciers, ni les loups-garous, no le peuple féerique, ni même les démons. C’était eux. Les Chasseurs d’Ombres.
